[Etude] Conduire les femmes à pousser à l’encontre de leur instinct peut leur nuire

[Etude] Conduire les femmes à pousser à l’encontre de leur instinct peut leur nuire

Une étude menée à l’Université du Texas a trouvé des preuves que la poussée coachée pendant la naissance et les césariennes n’est pas toujours la meilleure option

Ne poussez pas !

L’étape de la poussée dans la naissance est coachée dans la plupart des hôpitaux : c’est le fait que le personnel informe la parturiente du moment où son col est entièrement ouvert (dilaté) et l’encourage à pousser fort et longtemps en même temps que chaque contraction.

Une recherche antérieure montre que la poussée coachée ne réduit pas le temps de travail pour les maman ni pour les bébés, sauf quand le bébé a besoin de sortir le plus tôt possible.

Cette étude, menée par Schaffer et ses collègues au Centre Médical du Sud-Ouest de l’Université du Texas, et publiée dans le American Journal of Obstetrics and Gynecology en mai 2005, a randomisé 325 parturientes coachées à pousser ou non.

Trois mois après les naissances, ils ont mesuré les planchers pelviens et les fonctions urinaires de 128 de ces jeunes mamans

Les résultats le montrent : les femmes dans le groupe de celles qui ont été coachées pour pousser présentaient un capacité urinaire réduite et un ressenti moins pressant de vider leur vessie. Elles étaient plus enclines à avoir une vessie hypersensible et de souffrir d’incontinence nerveuse, du moins pendant les examens.

Les chercheurs ont commenté : « Lors des poussées spontanées (non coachées), la descente du bébé ne se produit pas jusqu’à ce que les contractions soient vraiment efficaces et que le besoin de pousser se fasse sentir. Dans ce cas il y a normalement quelques petits efforts par contraction, avec une retenue du souffle pendant 5 à 6 secondes seulement. »

A l’inverse, « Pendant les poussées coachées, la parturiente est informée qu’elle doit pousser dès que la contraction commence, et elle est encouragée à pousser pendant 10 secondes, à prendre une grande inspiration et à pousser encore. La poussée coachée pourrait donc potentiellement accroître la pression sur le plancher pelvien, avec les conséquences nuisibles cités plus haut. »

Commentaire de l’invitée Sarah J. Buckley, MD : Le personnel accouchant a soupçonné, pendant de nombreuses années, que les dommages au plancher pelvien sont encourus sont pire pendant une naissance médicalement gérée/coachée. Ces mêmes chercheurs ont aussi montré que l’usage du forceps, de l’ocytocine synthétique, et de l’épisiotomie pourraient aussi endommager le plancher pelvien. Maintenant nous trouvons des preuves que conduire les femmes à pousser à l’encontre de leur instinct peut leur nuire.

Ces résultats soutiennent les idées de l’obstétricienne anglaise Constance Beynon, qui a étudié l’instinct naturel de pousser chez la femme donnant naissance dans les années 1950. Elle conclut, « …une second étape [de poussée] entièrement spontanée est la manière idéale de donner naissance… »

Sa théorie, appuyée par la présente étude, est que la première étape des contractions sert à distendre les tissus de la femme, ce qui la protège quand elle commence a pousser de manière instinctive. Le bébé peut donc descendre quand la mère pousse dans la seconde phase des contractions, sans que cela la blesse.

La poussée coachée implique aussi une retenue du souffle (aussi appelé (poussée violette), qui est très violente et peut augmenter les risques de déchirures. Cette « poussée violette » peut aussi réduire les taux d’oxygène chez la mère et chez l’enfant au moment critique de la délivrance.

Il faut noter que les mères examinées dans cette étude américaine étaient toutes couchées sur un lit, ce qui n’est pas une position que les parturientes adoptent naturellement. Être couchée (voire même attachée) rend la naissance difficile en immobilisant le sacrum, réduisant ainsi le diamètre du vagin et empêchant la gravité d’aider le bébé à sortir.

De nombreux docteurs préconisent aujourd’hui la césarienne pour éviter les dommages au plancher pelvien, bien que le bénéfice ne semble pas perdurer sur du long-terme. Les césariennes présentent par ailleurs d’autres risques pour les mamans et les bébés, entre autres : Plus de problèmes de santé chez les nouveau-nés, risque plus élevé de mort maternelle et de problèmes induisant la mort dans les grossesses suivantes, y compris le placenta previa, la rupture du placenta, le placenta accreta, naissance inexpliquée d’un enfant mort-né, hystérectomie post-partum pour cause d’hémorragie.

Ce sont de nombreuses raisons pour lesquelles les césariennes ne sont pas la meilleure option. Voir www.birthpsychology.com pour plus d’information.

Source > traduit par Hélène pour oummi-materne.com

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