[Partie 2] Le cerveau : L’amygdale et la peur

Vous l'attendiez (ou pas !) le voici ! La suite de l'article sur le fonctionnement du cerveau. Comme c'est un sujet vaste, je ferais plusieurs articles. Toujours en m'appuyant sur les travaux de Catherine Gueguen, j'aimerais vous parler aujourd'hui du rôle de l'amygdale.

L'amygdale

L'amygdale est fonctionnelle dès le 8e mois de grossesse.

« L'amygdale est considérée comme une plaque tournante des émotions et des relations sociales ».

C. Gueguen, Pour une enfance heureuse, p. 106

L'amygdale est en lien avec le cerveau reptilien et l'hippocampe. Dans le cerveau, elle est collée à l'hippocampe. Les deux se situent dans le système limbique (également appelé cerveau émotionnel).

Rôle

Elle a un rôle dans le circuit empathique et dans la gestion de la peur. Participant à l'empathie émotionnelle, elle s'active comme les neurones miroirs. Elle contribue à la propagation des émotions, au climat émotionnel. Elle est liée à la survie (propre ou de l'espèce). Elle est active face à l'inconnu.

Les 2 circuits de la peur

1 - circuit court, automatique, imprécis passant par l'amygdale
2 - circuit long, plus précis passant par le cortex

En cas de danger, l'amygdale réagit très vite et envoie l'ordre à l'hypothalamus de sécréter les hormones de stress (adrénaline et cortisol).

Il y a 2 circuits de la peur : un court et un long. Le court (automatique) est imprécis mais permet réagir vite face au danger. L'information arrive ensuite au cortex qui traite l'information. S'il n'y a pas de danger réel, on est quitte pour une grosse frayeur. Mais dans le cas contraire, le circuit long (2 sur le schéma) peut être fatal.

Il y a 3 réactions face au danger : attaque, fuite ou immobilisme.

Chez l'enfant

Chez l'enfant, l'amygdale est mâture, contrairement aux autres parties capables de la modérer. Du coup, l'enfant est souvent sujet à la peur (le circuit 1, imprécis). Il n'est pas en mesure de se calmer seul, surtout avant l'âge de 5/7 ans. Donc, son amygdale est capable de mémoriser des situations traumatisantes (mémoire émotionnelle inconsciente ou implicite). L'enfant ne se souvient pas mais réagit aux stimuli similaires.

L'amygdale se souvient !

Il faut également prendre en compte que l'amygdale réagit dans le circuit empathique. Lorsque l'adulte est violent ou menaçant (punition, cris, gros yeux, gestes brusques voire violents), l'enfant ressent les émotions émises sans pouvoir les analyser. Bien souvent, il reste figé. Il peut difficilement attaquer ou fuir devant l'adulte (et encore moins s'il s'agit de ses parents). Son cerveau n'est pas en mesure d'analyser la situation. Cela créé un traumatisme qui pourra lui poser problème également quand il sera adulte.

Schéma inspiré de celui de Brigitte Oriol - Article "existe-t-il de bonnes fessées ?" © apprendreaeduquer.fr

Cela peut se manifester sous forme de réactions excessives face à des stimuli rappelant le traumatisme, sous forme de TOC, de problèmes d'apprentissage, etc.

Conclusion

L'amygdale a bonne mémoire, mais cela fait partie de l'inconscient. Il faut donc, en tant qu'adulte responsable d'enfants, limiter les situations de stress. L'enfant a facilement peur puisque son cerveau immature ne peut pas analyser et faire tampon. Verbaliser (émotions, faits, le fait que ça se termine "bien") calme l'amygdale. En grandissant, les autres parties du cerveau permettront de mieux analyser. Tant que ça n'est pas le cas (avant 5 ans – a minima), l'enfant réagira (inconsciemment) aux stimuli « traumatisants ». Toutefois, attention aux injonctions paradoxales, elles font disjoncter le circuit émotionnel pour les enfants comme pour les adultes.

Dans un prochain article, je reviendrai sur le fonctionnement de la mémoire.

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