Certains jeunes font leur maxime de cette formule : "Pourquoi faire aujourd'hui ce qu'on peut remettre à demain". C'est une mauvaise habitude à combattre.
Beaucoup d'adolescents ont tendance au laisser-aller. C'est leur manière de contrer l'ordre établi par les parents. Cette attitude des jeunes à toujours remettre tout à plus tard porte un nom : la ' procrastination". Le symptôme est le report constant des tâches à accomplir.
Quand il est ancré, ce défaut gâche la vie de l'adolescent et celle de sa famille, d'où l'importance de le corriger vite.
Quel est le profil de ces jeunes ?
Ces adolescents manquent de confiance en eux, ils ont peur de se lancer. D'autres ne sont pas motivés par le travail ni par l'effort. Leur manque d'estime d'eux- mêmes se nourrit de l'insatisfaction de n'être jamais prêts en temps voulu pour faire leurs devoirs ou ranger leur chambre.
Quand on leur signale qu'ils n'ont pas fait ce qu'on leur avait demandé, ils répondent : « Je n'ai pas eu le temps. ».
Quand l'habitude s'installe c'est l'engrenage !
Très vite, le climat familial se détériore. L'ado, qui se sent tout le temps coupable, perd confiance en lui. Il a de mauvaises notes puisqu'il rend ses devoirs bâclés ou que ses leçons sont mal apprises. Il se sent mal à l'aise à la maison comme avec ses copains, qui le trouvent parfois d'une nonchalance maladive. D'ailleurs, il ne sait pas très bien ce qu'il aime, ce qu'il n'aime pas, ce qu'il a envie de faire, etc.
Ne le laissez pas s'enferrer dans son problème
Que vous soyez ou non vous-mêmes enclins à tout ajourner, précisez à votre enfant que remettre tout au lendemain n'est ni un trait de personnalité ni le résultat d'un problème sur le plan psychologique.
C'est une mauvaise habitude que les jeunes sont capables de modifier avec l'écoute des parents et un peu de volonté de leur part. Il est important de trouver, ensemble, une solution (voir plus bas). Pour cela, il faut discuter avec son enfant, lui prêter attention, lui expliquer la tension que son problème génère dans la famille, la nécessité de respecter les règles de vie, et lui rappeler que le travail passe avant le jeu.
Tout ne se fera pas du jour au lendemain. Il y aura des obstacles, changer de mauvaises habitudes est difficile et prend du temps. Mais les efforts de communication, le respect entre parents et enfant, la fermeté en viendront à bout. Il ne faut pas oublier de le féliciter de ses progrès, pour l'encourager à persévérer.
Quant à la nécessité d'avoir recours à une aide extérieure (psychologue par exemple), elle est rare. Elle peut être utile si les parents sont très inquiets.
Ils ont trouvé des solutions
Marie, 13 ans, prend soin de ses affaires d'école, mais laisse ses vêtements s'accumuler sur son lit. Sa mère essaie de comprendre pourquoi elle laisse traîner ses pantalons. Lâ réponse de Marie : « Dans l’armoire, ils sont serrés et glissent des cintres ». Un faux alibi, car acheter des cintres et une autre armoire n'a pas suffi à résoudre le problème. Sa mère a dû donner de bonnes habitudes à Marie, en rangeant chaque jour avec elle ses affaires, ensuite quelques fois par semaine pour que sa fille garde cet automatisme.
Paul, 14 ans, attend la dernière minute pour faire ses devoirs. Ses notes s'en ressentent. Son père lui demande pourquoi il s'y prend si tard. Paul répond « Je n'aime pas travailler dans ma chambre. Je voudrai faire mes devoirs dans le salon. » Sur la table du salon, et sous l’œil de sa mère qui veille à ce que Paul se concentre, il a fait des progrès.