La plupart des experts, y compris le Public Health England, considèrent le petit-déjeuner comme le repas le plus important de la journée. Il permet au cerveau et au métabolisme de se mettre en route et de supprimer l'hormone de la faim dans l'estomac, ce qui évite de trop manger pendant le déjeuner. Mais avec nos journées bien remplies, il peut être tentant de choisir quelque chose de rapide, bon marché ou facile à emporter, comme des céréales froides ou du porridge instantané. Vous préférez « quelque chose de chaud pour le petit-déjeuner » ? Choisissez des breakfast sandwichs, typiquement américains, que l'on peut faire réchauffer au micro-ondes. Vous vous apprêtez à quitter la maison ? Prenez des barres de céréales, des barres protéinées ou des yaourts à boire.
Malheureusement, comme l'a montré le National Diet and Nutrition Survey (étude nationale sur l'alimentation et la nutrition), en choisissant ces aliments, vous donnez à votre enfant une énorme quantité de sucre, qui représente en moyenne la moitié de ses apports journaliers.
C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Organisation mondiale de la santé et le ministère américain de l'Agriculture ont défini des quantités maximales de sucre à ne pas dépasser, exactement comme pour l'alcool, car le sucre abîme le foie et le cerveau des enfants.
L'alcool fournit des calories (7 kcal/g), mais ne nourrit pas. Il n'est utile à aucune réaction biochimique. Lorsqu'il est consommé à forte dose et de façon chronique, l'alcool est toxique, indépendamment des calories qu'il apporte ou de l'effet qu'il a sur le poids. Tous les individus exposés ne deviennent pas dépendants, mais ils sont suffisamment nombreux pour justifier une taxation et des restrictions d'accès, particulièrement auprès des enfants. Loin d'être un aliment, l'alcool est clairement une drogue dangereuse qui est à la fois toxique et mal consommée.
Le sucre alimentaire se compose de deux molécules : le glucose et le fructose. Le fructose, qui est aussi une source d'énergie (4 kcal/g), est quant à lui rudimentaire pour l'être humain ; lui non plus n’est utile à aucune réaction biochimique. Mais le fructose est métabolisé dans le foie exactement de la même manière que l'alcool. Et c'est précisément pour cette raison que, lorsqu'il est consommé à forte dose et de façon chronique, le fructose est aussi toxique et mal consommé, indépendamment des calories qu'il apporte ou de l'effet qu'il a sur le poids.
C'est pourquoi nos enfants souffrent désormais des maladies habituellement liées à l'alcool (diabète de type 2, stéatose hépatique) sans consommer d'alcool.
Car le sucre est « l'alcool des enfants ». À l'image de l'alcool, les boissons sucrées sont liées aux problèmes de comportement chez l'enfant.
Une portion de céréales contient en moyenne pas moins de 12 g de sucre, tous types confondus. Aux États-Unis en 2011, le Groupe de travail environnemental (Environmental Working Group, EWG) a identifié 17 céréales de petit-déjeuner destinées aux enfants dans lesquelles le sucre ajouté représentait plus de 50 % des calories et 177 céréales où il représentait plus de 40 %. Malgré la portée de cette publication, l'étude de suivi menée par l'EWG en 2014 a constaté qu'aucune des 10 céréales les moins bien classées n'avait vu son taux de sucre réduit.
Voici deux exemples de stratagèmes déployés par les entreprises pour convertir nos enfants au sucre.
Commençons par les Raisin Bran. Vous pensez qu'ils ne contiennent que des raisins secs et du son de blé, n'est-ce pas ? Une portion contient pourtant 19 g de sucre, contre seulement 11 g de raisins secs, car ces derniers sont plongés dans une solution sucrée destinée à les rendre beaucoup plus moelleux. Poursuivons avec mes préférés : les Lucky Charms, censés être « magiquement délicieux ». Pourquoi y a-t-il des guimauves dans la boîte ? Parce qu’elles coûtent moins cher que l'avoine. Elles prennent de la place dans la boîte, mais l'entreprise peut faire payer plus cher. Une formidable stratégie commerciale.
Mais ce n'est pas tout ! Prenons l'exemple d'un yaourt à la grenade. Alors qu'un yaourt nature contient 7 g de sucre, composé à 100 % de lactose (sucre du lait), ce qui ne constitue pas un problème, un yaourt à la grenade contient 12 g de sucre ajouté. En plus de cela, les industriels savent très bien cacher le sucre. Il existe 56 noms pour désigner le sucre. Ainsi, lorsque les cinquième, sixième, septième et huitième ingrédients sont des sucres différents, le sucre peut rapidement devenir l'ingrédient dominant. L'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration) a promis des changements en termes d'étiquetage pour mettre fin à cette pratique, mais l'UE doit elle aussi suivre cette voie.
Le danger le plus pernicieux reste peut-être l'alimentation des nourrissons et des tout-petits. En 2015, les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control) ont examiné les informations nutritionnelles de 1 074 produits alimentaires destinés aux nourrissons et aux tout-petits. Ils ont constaté que 32 % des repas destinés aux tout-petits, la majorité des collations pour enfants et les jus de fruits pour enfants contenaient au moins une source de sucre ajouté et que 35 % de leurs calories provenaient du sucre.
Ne laissez pas vos enfants succomber aux sirènes de l'industrie. Assurez-vous qu'ils prennent un vrai petit-déjeuner de champion !
Source de l'article
Traduit par l'équipe d'oummi-materne.com
Quelques idées de petit déjeuner sain, pour vos enfants et vous-même.
- Smoothie avec des fruits de saisons (locaux et bio, de préférence)
- Un jus d'orange fraîchement pressé le matin, plutôt qu'en bouteille.
- Des pancakes, composés de trois ingrédients seulement : bananes, beurre de cacahuète et des oeufs. Si vous êtes pressés le matin, préparez la veille.
- Une omelette, version salée ou sucrée
- Tartines de pain complet, avec du fromage frais et des fruits.
- Granola maison
- Porridge avec des fruits frais par exemple, soyons fou, des graines de chia en plus.