Les bébés portés en permanence reçoivent nettement plus de stimuli que ceux qu'on laisse seuls dans leur chambre. participent à toutes les activités de la maisonnée, "à hauteur d'homme", tout en étant sécurisés par le contact. De plus, d'après le pédiatre américain Wiliam Sears, le portage physiologique, par les mouvements du porteur et les bruits de son coeur, stimule le système nerveux immature du bébé, et notamment son système vestibulaire et son oreille interne. Cette stimulation "aide les bébés à mieux respirer, à mieux grandir, régule leur physiologie et améliore leur développement moteur".
Lorsque nous pratiquons le portage physiologique, nous avons tendance à entendre toutes sortes de fausses idées, dont celle que les bébés portés se développeraient moins bien...
Dans les années 1950, la pédopsychiatre Marcelle Geber a observé une surprenante avance du développement moteur, intellectuel et affectif de l'enfant africain comparé à celui d'enfants européens ou américains du même age. Portés constamment par leur mère, ces enfants pouvaient se tenir droits à 17 semaines, sans soutien et pendant quelques minutes. Ils tenaient assis, stables, le dos bien droit, dès 4 mois. Ils tenaient debout sans appui à 7 mois, marchaient à 9 ou 10 mois et pouvaient courir à 12 mois (geste dont l'enfant européen n'est capable qu'un an plus tard environ), donnaient un coup de pieds dans un ballon à 18 mois..
Marcelle Geber en concluait que "la position au dos de la mère entraîne une avance du développement des muscles commandant la tenue de la tête, la station assise, la locomotion. C'est aussi un poste d'observation privilégié pour voir et entendre tout ce qu'il se passe et se dit. Les massages et manipulations de la mère dès le début de la vie, le contact peau à peau, sont de tels stimuli qu'ils concourent non seulement au développement moteur, mais aussi à la pleine possession de toutes les capacités.
Extrait du livre Choisir le maternage par Catherine Piraud-Rouet