J’ai fait quelques recherches pour étoffer ma conférence et je me suis rendue compte que la parentalité positive pouvait être mal perçue.
En effet, j’ai beaucoup lu sur le fait que c’était de voir les choses positivement ! Par exemple, ce n’est pas grave si mon enfant a mis du feutre weleda sur le beau canapé tout neuf que je viens de finir de rénover… (p’tit clin d’oeil à des amis) ! Ben non, c’est pas ça ! Même si, avec un peu de chance et beaucoup d’entraînement, on arrive effectivement à se dire que notre enfant est plus important que le canapé ! Même quand on a passé des heures à coudre et peindre le-dit canapé !
Principe de la parentalité positive
La parentalité positive, c’est le principe d’utiliser des phrases positives ou des actes positifs où la négation est proscrite (autant que possible).
Plutôt que de dire « non, touche pas à mon canapé avec ce feutre », on essaiera de dire « reste loin du canapé, le feutre est pour le tableau ! » (et chapeau bas pour mes amis – c’est effectivement comme ça qu’ils ont réagi).
Et plutôt que de dire « tu laisses traîner tes affaires partout, j’en ai marre », il serait mieux de dire « ah ! Tu as pensé à ranger tes chaussures en rentrant ».
Il s’agit de mettre en valeur les comportements que l’on trouve appropriés plutôt que ceux que l’on trouve inappropriés.
Tout simplement parce que les encouragements fonctionnent mieux que les réprimandes.
Par exemple, vous récupérez un dossier de votre collègue en arrêt maladie. Vous travaillez dur, vous réussissez à finir un dossier in extremis. Votre employeur vous dit :
« Quoi ! Il n’est pas encore déposé ? Vous auriez dû le rendre hier ! Je ne vous paye pas à rien faire ! »
Dans votre tête, au mieux, vous dites des gros mots. Au pire, vous vous sentez comme un moins que rien.
Si, a contrario, il vous dit « Bravo ! Vous avez réussi à finir juste à temps, nous n’aurons pas de pénalités, je suis soulagé ! ». Vous vous sentez mieux, non ? Vous vous dites « chouette, j’ai fait du bon travail » et vous avez envie de recommencer.
Pour les enfants, c’est pareil !
Si on leur fait remarquer quand ils ont fait l’effort de ranger, même si ça n’est pas comme vous l’attendiez, il recommencera volontiers et se sentira compétent.
Répondre aux besoins de l’enfant
Il s’agit de respecter l’enfant en tant que personne et de répondre à ses besoins.
Cela exclut toutes formes de violence (physique, verbale). Pourtant, ça ne veut pas dire lui donner tout ce qu’il désire.
Si votre enfant fait une crise au supermarché, son besoin n’est pas de posséder tout de suite THE jouet qu’il réclame. Non, suivant l’âge et l’enfant :
- soit il est surstimulé par l’environnement et il se raccroche à ce qu’il connaît
- soit il a faim/soif/fatigué
- soit il a besoin d’attention/d’être entendu
- soit il veut vraiment CE jouet (mais dans ce cas, il ne fait pas forcément de crise).
Pour éviter la crise, j’ai toujours un truc à manger/boire dans mon sac. Je m’assure de prévenir Pitchoune que l’on achète que ce qu’il y a sur la liste et rien d’autre. J’évite de faire les courses avec elle si elle est fatiguée. Et surtout, j’évite le « non » déclencheur automatique de crise… Si elle voit quelque chose (la poule en chocolat, Minnie ou autre), je le vois avec elle « Ah oui, elle est belle cette poule en chocolat, ça donne envie, n’est-ce pas ? » . « Tu peux regarder/toucher et tu le reposes après, d’accord ? ». Si elle a vraiment envie de quelque chose, c’est « Tu te rappelles, on a dit qu’on achetait juste ce qu’il y a sur la liste. »
Et parfois, eh bien, j’achète un truc. Ca lui fait plaisir, ça ne me coûte pas grand chose. En général, avec les livres, j’ai du mal à refuser. Et une fois, c’est elle qui nous a arrêté « Je ne prends que celui-là, Maman, on laisse les autres ».
Nobody’s perfect !
En ce qui me concerne, la plupart du temps, j’en suis encore à m’arrêter avant d’avoir des remarques désobligeantes. Mais j’y crois ! J’y arriverai bien un jour.
Bon, je me dévalorise beaucoup, ça n’aide pas à positiver. Vraiment. J’y arrive un peu mieux quand je suis moins critique envers moi-même. La méditation, le yoga, la pleine conscience et l’auto-compassion m’aident beaucoup.
Et un autre outil qui peut permettre de nous aider à être plus dans le positif, c’est de se poser la question :
Comment je me sentirai à sa place ? Est-ce que j’agirai pareil avec un ami/adulte ?
Quoiqu’il en soit, c’est un cheminement. Et le chemin oscillera entre sentier forestiers et grandes autoroutes ! L’important, c’est de le vivre pleinement et de garder la destination en tête aussi dans les moments difficiles.
En France, on a tendance à penser en terme d’échec. Filliozat parle d’essais et erreurs. Moi, j’appelle ça aussi épreuves et expériences. Quel que soit le vocabulaire utilisé, rappelons-nous que nous sommes humains : notre atout vient de notre capacité à apprendre et évoluer.
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