Il voit des monstres sous son lit. Il hurle en pleine nuit. Il fait pipi au lit. Autant de troubles qui perturbent le sommeil des enfants et pour lesquels il existe des solutions.
Tous les parents aimeraient que les nuits de leurs enfants ne soient jamais interrompues.
Que le coucher du soir jusqu'au lever du matin. D'abord pour leurs enfants, afin qu'ils soient en for- me et n'affichent pas de cernes sous les yeux, mais aussi, avouons-le, égoïstement, un peu pour leur repos à eux !
Pourtant, il en est parfois tout autrement.
Réveillés par des hurlements
Les terreurs nocturnes représentent le trouble le plus fréquent. Elles apparaissent moins de trois heures après le coucher, en début de nuit. Leur fréquence maximale se situe entre 3 et 6 ans.
Les manifestations. L'enfant s'agite dans son lit. Il transpire. Ses battements de cœur sont accélérés. Parfois, il hurle, ses cris effraient les parents ! Cependant, il continue de dormir.
Comment intervenir ? Malgré son agitation, ses cris, l'enfant dort. C'est pourquoi il ne faut pas intervenir. Ne pas réveiller l'enfant qui, dormant profondément, ne comprendrait pas le geste de ses parents.
Et la prévention… Un enfant souffrant de terreurs nocturnes a, en fait, besoin d'un maximum de sommeil.
Dans la journée, proposez-lui de faire une sieste. Il sera ainsi moins fatigué le soir.
Les cauchemars
A l'inverse des terreurs nocturnes, les cauchemars surviennent en fin de nuit. A l'âge de quatre ans, 40 % des enfants font un cauchemar au moins deux fois par mois.
Les manifestations. L'enfant a peur. Il a besoin d'être rassuré. Il est réveillé lorsqu'il appelle "à l'aide" ses parents. Il se souvient de cauchemar. Il en garde les images présentes à l'esprit et peut raconter ce qui lui a fait peur.
Comment intervenir ? Lors de ces mauvais rêves, l'enfant a besoin d'être rassuré. Il aime à se blottir contre sa mère ou son père où il se sent en sécurité. Peut-être même demandera-t-il à finir sa nuit avec eux. A titre exceptionnel, pourquoi pas.
Et la prévention… Quand les cauchemars prennent un caractère répétitif, il faut en chercher la cause. Elle est souvent facile à comprendre. L'arrivée d'un bébé à la maison, l'apprentissage de la propreté et la peur d'avoir encore des petits accidents, etc. En discuter avec l'enfant, dé- dramatiser la situation suffit, en général, à en venir à bout.
II est énurétique
Le "pipi au lit" est une manifestation nocturne très répandue. L'énurésie touche 8 à 12 % des enfants de 6 ans, 3 à 5 % de ceux de 10 ans et 1 % à quatorze ans, avec une majorité de garçons.
Les manifestations. On ne parle d'énurésie qu'à partir de l'âge de 5 à 6 ans. Plus jeune, il est normal que l'enfant ait encore des accidents.
L'énurésie se caractérise par une absence nocturne du contrôle vésical, celle-ci n'étant pas liée à une cause médicale.
Elle survient à tous les stades du sommeil, et le plus souvent chez un enfant au sommeil profond.
On distingue l'énurésie primaire : l'enfant n'a jamais été propre ; et l'énurésie secondaire : l'enfant a acquis quelque temps la propreté nocturne et s'est remis à mouiller son lit.
En règle générale, les enfants énurétiques se réveillent quand il est trop tard. Pyjama et draps sont déjà mouillés. Certains, même, ne se réveillent pas du tout ! Ils s'en aperçoivent le lendemain au lever.
Comment intervenir ? L'énurésie n'est pas une maladie. Mais elle peut "handicaper" l'enfant dans sa vie de tous les jours. Ce dernier n'osant plus aller dormir chez un ami ou partir en classe de nature, par exemple.
Que proposer comme solutions ? Il y en a plusieurs. Elles ne pourront être efficaces que si l'enfant manifeste le désir de voir son trouble cesser. Les moyens les plus simples sont les premiers à mettre en œuvre.
- La rééducation vésicale. L'enfant apprend à découvrir ce que sont les sensations d'une vessie pleine. Il essaie ensuite de contrôler ses mictions. Quand il est en âge de le faire, il est bien de le rendre responsable de son corps. Il a mouillé son lit. Il change ses draps.
- Une aide médicale peut lui être utile. Elle lui apporte un soutien et l'aide à progresser.
- Les cures thermales donnent de bons résultats. Leur durée est de 3 semaines. Les stations conseillées sont Lons-le-Saunier (Jura), Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques), Salins-les-Bains (Jura).
- Enfin, les médicaments. Leur recours n'est à envisager qu'après l'échec de tous les autres traitements. Leur utilisation prolongée n'est pas dénuée d'effets secondaires.
En revanche, empêcher l'enfant de boire dès la fin d'après-midi ou le réveiller au milieu de la nuit pour l'accompagner aux toilettes sont des pratiques totalement inutiles.
Et la prévention… Certaines énurésies sont déclenchées par des situations précises (naissance d'un petit frère, divorce des parents, maladie…).
Il est important à certaines périodes difficiles de la vie de l'enfant d'être le plus proche possible de lui, de lui expliquer les choses afin de le mettre dans un climat de confiance.
Les petits ennuis... des nuits
Outre ces troubles qui perturbent le sommeil des enfants de façon plus ou moins régulière, il en existe d'autres, plus discrets, mais fréquents.
- Le bruxisme. Il s'agit de grincements des dents que font certains enfants en dormant, sans s'en rendre compte.
- Les somniloques. Ce sont des enfants qui parlent en dormant. Les balancements rythmiques. Il y a les enfants qui se couchent et s'endorment facilement. Et puis il y a ceux qui ont un certain rituel (se balancer sur le matelas, par exemple).
Ces troubles sont sans gravité et ne doivent pas inquiéter les parents.
Non aux médicaments pour le sommeil des enfants
Devant un enfant dont les nuits sont hachées depuis plusieurs semaines, certains parents sont tentés d'avoir recours aux somnifères pour aider leur enfant à dormir. A tort. Leur emploi est loin d'être anodin.
Ils procurent un "faux sommeil". L'enfant s'endort facilement et ne se réveille pas la nuit. Mais son sommeil n'est pas réparateur. Il est faussé. Quant au réveil, il est difficile. L'enfant est euphorique ou agité, nerveux, agressif.
Administrés pendant longtemps, ces médicaments rendent l'enfant dépendant avec des problèmes de sevrage (insomnie, cauchemars, etc.). Ils sont à bannir pour la bonne santé des petits.
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