Les parents apportent l'éducation, les grands-parents leurs souvenirs familiaux. Quant aux frères et sœurs, ils oscillent entre sentiment de rivalité et solidarité !
La famille est une institution spécifique ayant un certain nombre de fonctions à remplir : transmission d'un savoir, de structures de pensées, etc. Elle est destinée à se perpétuer, à établir une filiation.
Chaque membre de la famille assure un rôle bien spécifique, la rendant ainsi unique. Car "la famille, même malmenée, même "éclatée", transmet.
Tout comme les sociétés, en principe, transmettent. Pourtant, les psys rencontrent de plus en plus d'adultes désarçonnés, de parents qui se posent la question de savoir s'ils sont capables de transmettre quoi que ce soit à leurs enfants.
Voici quelques repères.
Bien transmettre les valeurs, ça s'apprend
L'éducation donnée aux enfants se base sur des règles de conduite, ou des valeurs à suivre (respect des autres, éducation religieuse...) qui doivent être complémentaires entre le père et la mère.
En effet, dans le couple, chacun a ses priorités : pour l'un, il s'agit d'inculquer le sens du devoir, la politesse ; pour l'autre, l'esprit de famille... Or, ces différences sont une chance. Il faut donc respecter ce que chaque conjoint souhaite transmettre.
Il est bon que les rôles soient répartis entre les parents, que ce soit de manière conventionnelle ou originale. Le principal, c'est qu'ils soient différents.
L’enfant se nourrit de l'ambivalence de ses parents : une vraie richesse pour grandir. Dans une famille monoparentale, il faut rechercher un second modèle dans l'entourage de l’enfant (un oncle, un des grands-parents, le parrain de l'enfant...) pour recréer cette complémentarité.
En cas de dissension sur les valeurs à transmettre, les parents doivent expliquer les raisons aux enfants. « Je suis chrétienne et mon mari est juif, témoigne Nathalie. Nous n'avons jamais caché nos différences de croyances à nos enfants. Je les ai éduqués dans la religion chrétienne. Mais, le plus important, c'est que toute notre famille partage les mêmes valeurs spirituelles et morales. »
Dans ce cas, l'éducation à la tolérance peut être une véritable chance.
Attention : jusqu'à trois ans environ, les parents doivent se montrer d'accord devant leurs enfants, sinon ces derniers ne savent plus à quelles valeurs se fier et peuvent devenir angoissés.
Les règles enseignées aux enfants sont d'autant mieux respectées et comprises qu'elles sont peu nombreuses et restent constantes (quel que soit le contexte ou l'humeur des parents).
Bien sûr, les parents doivent appliquer pour eux-mêmes ces règles de conduite. Mais, surtout, il est important que les parents soient capables de rêver en bien à ce que sera l'enfant. Ils le tirent ainsi vers le haut et lui transmettent le message "Tu es capable", ils le rassurent. Cela suppose que les parents soient eux-mêmes rassurés, ambitieux et fiers d'eux pour projeter cette confiance sur l’enfant.
Les grands-parents perpétuent la mémoire familiale
Grâce aux grands-parents, les enfants ont rendez-vous avec leur histoire. Les récits racontés aux enfants se nourrissent des anecdotes de la famille, pour répondre à leurs interrogations : "Est-ce que papa a déjà eu des mauvaises notes ?" "Est-ce qu'il a déjà été puni ?".
"Je suis toujours amusée de voir la tête de mes petites-filles quand je leur raconte des bêtises de leur mère à leur âge", dit Brigitte. Elles sont tellement soulagées de voir qu'elle n'était pas parfaite ! ».
L'enfant réalise que ses parents ont été petits eux aussi. Il acquiert ainsi une conception concrète du temps et donc de l'avenir qui s'offre à lui.
Mais les grands-parents illustrent également un mode de vie d'une autre génération. Certains travaillent encore, d'autres s'adonnent à leurs passions... Bref, autant d'activités qui montrent aux enfants les capacités de chacun à un âge différent.
Jalousie et complicité dans la fratrie
Les rapports entre frères et sœurs offrent une ouverture vers les centres d'intérêt de l'autre sexe - jeux, sensibilité différente... qui se transforme souvent en sentiment de complicité à l'âge adulte . « Petit, je me disputais tout le temps avec ma jeune sœur, témoigne Antoine, 32 ans. Aujourd'hui, nous sommes très proches. C'est important de pouvoir compter l'un sur l'autre. »
Si les enfants de la famille sont de même sexe, ils partagent alors une même identité (féminine ou masculine) qui renforce les rivalités de la fratrie, mais exacerbe la personnalité de chacun. Car chaque enfant doit surmonter sa jalousie pour apprendre à s'accepter tel qu'il est, comme une personne unique : « J'ai longtemps été jalouse de ma grande sœur, avoue Karen, 27 ans. Mais j'ai fini par trouver mon style et par m'entendre avec elle. »
Les rapports dans la fratrie invitent surtout au respect de l'autre : si le frère ou la soeur souffre de certains complexes, de difficultés scolaires, d'une maladie... Cela initie une relation de solidarité unique pour toute la vie.
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