Neuilly-sur-Marne : Des enfants bâillonnés, séquestrés, frappés dans une école maternelle
C'est avec effroi que plusieurs parents d'élèves ont découverts que la directrice et une maîtresse de l'école maternelle Paul Valéry de Neuilly-sur-Marne maltraitaient depuis plusieurs années plusieurs élèves.
Deux mamans alertées par le comportement de leurs enfants ont mené une enquête et ont recueilli plusieurs témoignages déroutants racontant des faits de maltraitance sur plusieurs enfants. Les deux femmes ont été dénoncées à l'inspection académique, suspendues provisoirement de leurs fonctions puis mises en examen pour de graves agissements présumés. Suite aux nombreuses plaintes une enquête policière est actuellement en cours.
Des témoignages choquants ..
Tout commence peu avant les vacances de la Toussaint, plusieurs parents sont alertés par le comportement de leurs enfants, commence alors un travail d'enquêtrice pour deux mamans qui recueilleront des témoignages affolants..
«Entre 2011 et 2013, le comportement de mon fils a changé. Il s'est mis à bégayer» raconte Sarah à Myriam dont le fils, également passé par l'école Paul-Valéry, aurait «été bâillonné avec du ruban adhésif puis attaché à un appareil de motricité» en 2014.
Sarah s'est rendue auprès de la directrice de l'école maternelle pour obtenir des explications, elle a reçu comme seule réponse : «Il se comporte comme un animal, je le traite comme un animal». L'orthophoniste qui suit son enfant a confirmé que son bégaiement était dû à un choc émotionnel.
Une autre maman, Nadia dont le fils "s'est plaint de ses oreilles" en avril 2015 a constaté un léger décollement. Elle décide de consulter plusieurs médecins qui expliquent cette déformation par un "tirage répété et prononcé de l'oreille».
Une claque derrière la tête : "Quand elle est rentrée à la maison, ma fille avait fait pipi sur elle, ce qu'elle ne fait quasiment jamais", se rappelle Nadia. "J'ai voulu lui laver les cheveux mais elle m'a dit qu'elle avait mal à la tête". Quand elle lui en demande la raison, sa fille lui répond que "sa maîtresse lui a mis une claque derrière la tête". Nadia décide d'aller voir l'enseignante pour des explications, mais n'étant pas disponible elle se dirige vers les ATSEM. Elle leur fait part de la situation et demande des explications et voit "les visages se décompenser".
Le placard à sorcière : les parents d'élèves entendent parler du "placard à sorcière", un endroit où la maîtresse enferme les enfants quand ils font des bêtises, afin "de les calmer".
Un enfant bâillonné avec du ruban adhésif, un autre frappé au visage et au ventre, un troisième retrouvé à la sortie de l'école couvert de bleus, la liste des maltraitances est longue.
Le traumatisme des enfants
Les parents d'élèves attendent désormais les témoignages des agentes territoriales spécialisées de l'école maternelle (ATSEM) qui sont chargées d'accompagner les enfants au quotidien.
Les plaignants espèrent que justice soit faite si les faits sont avérés
"On ne bâillonne pas des enfants, on ne séquestre pas des enfants, on ne met pas de torgnoles à un enfant, d'autant plus qu'à cet âge, le cerveau en formation peut être sérieusement endommagé par les gifles", s’insurge une maman en colère.