Depuis quelques années, médecins et chercheurs se préoccupent de plus en plus de la mort subite du nourrisson. Des campagnes de prévention - la sixième a été lancée récemment - sont ainsi parvenues à réduire le nombre de décès de 70 %.
Mort subite du nourrisson : des améliorations, mais peut mieux faire !
Toutefois, aujourd'hui encore, plusieurs centaines de bébés (environ 300) décèdent de mort inexpliquée et de nombreux parents sont confrontés à cette tragédie. Ils porteront, toute leur vie, en eux, ce manque immense que représente la perte d'un enfant.
Pour surmonter cette épreuve, ils auront besoin de la chaleur, de l'affection, de la compréhension de leur famille et de leurs amis. Car face au deuil d'un bébé perdu, les parents culpabilisent et se posent des questions : « Ai-je fait tout ce qu'il fallait ? » « Quelque chose de bizarre dans le comportement de mon bébé ne m'aurait-il pas échappé ? » Etc.
II est alors difficile de ne pas se remettre en cause et de ne pas perdre confiance en ses capacités parentales.
Pourtant, une émission télévisée (Envoyé spécial) n'a pas hésité à jeter le soupçon sur ces parents. Le reportage évoquait le syndrome de Münchhausen (voir en fin d’article), un désordre psychiatrique rare particulièrement grave, qui pourrait expliquer 20 à 25 % des morts subites du nourrisson. Ces chiffres alarmistes ont fait réagir un certain nombre de personnes directement et indirectement concernées par le sujet : parents, pédiatres, mais aussi des médias...
II est en effet essentiel d'apaiser les esprits et de s'en tenir aux faits. Ces chiffres, extrapolés à partir d'une seule et unique étude anglo-saxonne, sont déjà plus pessimistes que ceux annoncés par le chercheur britannique lui-même, qui attribueraient 8 à 20 % des morts inexpliquées à ce syndrome.
Cette fourchette, par ailleurs très large, ne serait pas véritablement significative et donc plus difficile encore à appliquer en France.
Désigner du doigt des parents dans la souffrance, en les suspectant d'avoir entraîné la mort de leur enfant, paraît sans fondement et inhumain. Une attitude plus responsable et constructive consiste à œuvrer pour qu'à l'avenir, ces morts subites du nourrisson continuent à diminuer.
C'est dans ce sens que s'active la Fédération nationale Naître et grandir qui rappelle, dans leur affiche de cette année, comment coucher bébé (voir nos conseils ci-dessous).
Les conseils à suivre pour bien coucher bébé
- Pendant la première année, couchez-le sur le dos. Ainsi, le visage de bébé reste dégagé. Il peut mieux lutter contre la fièvre. II ne risque pas de s'enfouir sous les couvertures.
- Jusqu'à deux ans, bébé doit dormir dans un lit rigide à barreaux, sur un matelas ferme, sans oreiller, sans couverture ni couette.
- La température de sa chambre doit être comprise entre 18°C et 20°C, c'est suffisant.
- Respectez le sommeil de votre tout-petit. Un bébé privé de repos est plus fragile et vulnérable.
- Attention, la fumée de cigarette est mauvaise pour la santé de votre tout-petit.
- Ne donnez aucun médicament à votre bébé sans l'avis de votre médecin.
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Le syndrome de Münchhausen
Ce désordre psychiatrique, grave mais très rare, touche principalement des mères ayant des connaissances médicales suffisantes pour leurrer les médecins par la description de symptômes inquiétants. Leur but n’est pas de faire mourir leur enfant, mais de provoquer, chez lui, des lésions ou une pathologie qui attireraient l’attention ainsi sur elles.
Le syndrome de Münchhausen fait partie des sévices à enfant.