Le toucher vaginal, doit-il être systématique ?
Aujourd'hui j'avais lancé un petit débat sur ma page Facebook avec pour sujet, si vous étiez POUR ou CONTRE le toucher vaginal que ce soit pendant la grossesse ou l'accouchement. Vous avez été très réactives et je vous en remercie, n'hésitez à poursuivre le débat dans les commentaires de l'article.
J'ai pu constater divers avis, chacune avec ses propres arguments pour justifier son choix. Vous commencez à me connaitre maintenant, je suis pour un accouchement naturel et respecté. Selon moi, moins il y a d'interventions, mieux on se porte. Après deux grossesses, j'ai pu constater que le toucher vaginal était utilisé plus que de raison, d'ailleurs dans certains pays on y a recours très peu de fois voire quasiment pas quand une grossesse se déroule normalement, ce qui est assez logique quand on y réfléchit bien. Mais tout de même, quand la maman le sent nécessaire il peut se révéler être une aide précieuse. Comme vous l'aurez compris, je vais vous parler des avantages mais aussi des inconvénients de cette pratique, car oui il y en a et ça peu de femmes le savent.
Tout d'abord, qu'est-ce que le toucher vaginal ?
Le toucher vaginal est un geste médical, le gynécologue ou la sage-femme introduit plusieurs doigts dans le vagin afin d'évaluer plusieurs choses : l'état du col, sa qualité et son degré d'ouverture.
Les avis POUR
- Le cas d'une maman qui ressent des contractions durant la grossesse. Dans ce cas précis il sera nécessaire d'avoir recours à un toucher vaginal afin de vérifier si les contractions ont eu une incidence sur le col.
- En cas de saignements anormaux. Là aussi il sera nécessaire d'avoir recours à un toucher vaginal. Quand j'ai fait un décollement de l'œuf, le toucher vaginal faisait partie des examens pour comprendre d'où venait le sang.
- Dans le cas d'un déclenchement. L'état du col devra être vérifié afin de permettre à l'équipe médicale de savoir quelle façon elle déclenchera le travail.
- Le cas d'une maman désirant à tout prix une péridurale. Vérifier l'état de son col sera également nécessaire car, réalisé trop tôt la péridurale aura pour effet de ralentir considérablement le travail.
- Il permet de déceler certaines anomalies comme la procidence du cordon. Cet événement très rare se produit quand la poche des eaux se rompt et entraîne le cordon ombilical dans le col de l'utérus. La danger est qu'une partie du cordon va se retrouver comprimé entre la tête (ou une autre partie) et l'os du bassin maternel, cette pression va alors bloquer les apports en oxygène du bébé.
Les avis CONTRE
- C'est un geste sur-utilisé et intrusif qui peut être très mal vécu par certaines femmes.
- Il n'a aucune utilité dans un suivi de grossesse où tout se déroule correctement car ce geste peut être risqué, il peut causer une rupture accidentelle des membranes, même ganté il peut y avoir des risques d'infections et il peut également faire en sorte que le col se modifie.
- Il est faussement encourageant et inutile une fois encore d'y avoir recours toutes les heures durant le travail. Plusieurs études prouvent que la progression de la dilatation du col est totalement imprévisible. Jamais un toucher pourra prédire quand votre bébé verra le jour ni même en combien de temps vous allez être totalement dilaté. Laissons le travail se faire sans se préoccuper de ça.
- Quand la femme à un col fragile, ce geste peut être très douloureux. D'ailleurs j'ai toujours l'image d'un toucher vaginal qui a eu lieu lors de mon premier jour de déclenchement, je crois que toute ma ville m'a entendu crier...
- Déjà que le toucher peut être décourageant, mais en milieu hospitalier quand le travail n’avance pas assez vite au gout de l'équipe (même si le bébé va bien) on a le droit à une rafale de médicaments pour faire accélérer tout ça. Dans ces cas là, on se dit vive l'AAD !
Que dit l'OMS sur le toucher vaginal ?
Le nombre des touchers vaginaux doit être limité au strict minimum; pendant le premier stade du travail, une fois toutes les quatre heures suffit d'ordinaire, conformément au manuel sur l'utilisation du partogramme (OMS 1993). Si le travail se passe bien, un accoucheur expérimenté pourra se contenter d'un seul examen. Idéalement, il s'agira de l'examen nécessaire pour établir que le travail est en cours, c'est-à-dire pour confirmer qu'il y a dilatation du col (le critère le plus objectif d'un travail actif). Une autre pratique dans la gestion du travail consiste à n'effectuer un toucher vaginal qu'en cas de nécessité, par exemple lorsque l'intensité et la fréquence des contractions baissent, en présence de sang dans le bouchon muqueux, lorsque se manifeste le besoin de pousser, ou avant l'administration d'un analgésique.
Les soins liés à un accouchement normal. OMS
A lire (très intéressant!) : Suivi gynécologique de routine : pour ou contre le toucher vaginal ?