Apprendre à un enfant qui appeler et quoi faire en cas d'accident est important. Ces gestes simples peuvent lui permettre de porter secours à quelqu’un de sa famille et de sauver des vies.
En France, peu d'enfants sont formés aux gestes de premiers secours. Pourtant, très tôt, ils peuvent avoir des réflexes efficaces en cas d’accident, si on leur a appris comment réagir.
Dès 4/5 ans : un enfant est capable de dire son prénom, son nom, de donner son adresse et d'identifier deux chiffres sur un téléphone. Il est alors assez grand pour alerter les secours.
Entre 7 et 10 ans : l'enfant est à même d'arrêter un petit saignement, de soulager une brûlure, de mettre quelqu'un sur le côté, en position latérale de sécurité...
À partir de 10 ans : l'enfant a acquis suffisamment de force physique pour pouvoir réaliser un massage cardiaque et un bouche-à-bouche.
Dans 80 % des cas, le jeune devra porter secours à quelqu'un qu'il aime ; son frère, sa sœur, ses parents, un copain. Cette implication émotionnelle peut générer chez lui du stress. Toutefois, plus un enfant est confiant dans ses gestes, plus il passe facilement à l'action. D’où l'importance de l'avoir initié, et ce le plus tôt possible.
À la maison, afficher les numéros d’urgence
L'alerte est fondamentale lors de tout accident. Il est important, chez soi, d'afficher dans un endroit visible les numéros d'urgence à connaître. Ce peut être dans la cuisine, sur le réfrigérateur, ou à côté du téléphone, par exemple. Si ce n'est pas fait, l'enfant doit savoir, qu'à la maison, il peut les trouver sur la première page de l'annuaire (si vous en avez encore un !). Dans la rue, ils sont affichés dans toutes les cabines téléphoniques (d'où il est possible d'appeler gratuitement les secours).
Il est facile de lui faire mémoriser les trois numéros indispensables :
- 15, le Samu.
- 18, les pompiers.
- 112, numéro européen d'appel d'urgence.
Il peut les composer d'un poste fixe ou d'un téléphone portable. Dans ce dernier cas, le téléphone doit être équipé de sa carte Sim. En revanche, il n'est pas nécessaire d'avoir du forfait.
Comment donner l’alerte ?
Il faut expliquer à l'enfant qu'au téléphone il doit décrire ce qui se passe autour de lui (le nombre de blessés et la nature de l'accident, le lieu où il se trouve, le numéro de téléphone où il peut être joint), et lui dire de ne surtout pas raccrocher avant d'y avoir été invité par son interlocuteur.
C’est facile à apprendre !
Entre 6 et 10 ans, un enfant peut être formé à quelques gestes simples.
Arrêter un saignement de nez : à la récréation, un copain a reçu un ballon dans la figure. Il saigne du nez. Il faut lui faire pencher la tête en avant et comprimer sa narine pendant une dizaine de minutes.
A ne pas faire : il ne faut pas le coucher. Certes, le saignement s'arrête, mais le sang continue de couler dans la gorge et dans l'estomac.
Soigner une petite plaie : en voulant couper les légumes pour aider maman, Géraldine s'est coupée au doigt. Il faut nettoyer sa plaie à l'eau, puis appliquer un antiseptique sans alcool pour la désinfecter.
Stopper une hémorragie : en voulant ouvrir les huîtres, papa s'est ouvert la main. Sa blessure est profonde et saigne beaucoup. En attendant l'arrivée des secours, il faut immédiatement comprimer la plaie en appuyant dessus avec la main, si possible protégée d'un tissu propre. En même temps, l'enfant peut soulever le membre qui saigne.
A savoir : un enfant est rarement impressionné par un saignement. Ce qui le gêne le plus, c'est l'échec s'il n'arrive pas à le stopper. La peur de "ne pas y arriver" peut être une raison de ne pas agir.
Soigner une brûlure : au cours d'un pique-nique, en voulant allumer un feu, un ami s'est légèrement brûlé avec les allumettes. Il faut passer sa brûlure sous l'eau froide pendant au moins cinq minutes.
A ne pas faire : on ne met pas de dentifrice, de concombre... sur une brûlure pour la refroidir. En cas de brûlure grave, on ne retire jamais les derniers vêtements, surtout lorsqu'ils collent à la peau. On ne perce pas non plus les cloques.
Coucher sur le côté une victime inconsciente et qui respire : un enfant pesant moitié moins que la personne accidentée peut y arriver. Après avoir vérifié que la victime ne lui répond pas mais qu'elle respire, et après lui avoir basculé prudemment la tête en arrière, il doit s'agenouiller à hauteur du bassin de la victime. Puis, il écarte le bras qui est de son côté dans le prolongement de l'épaule. Ensuite, il maintient le dos de la main de l'autre bras de la victime contre l'oreille du côté opposé. Avec son autre main, l'enfant saisit la jambe opposée à lui et pliée, à hauteur du genou. Il fait pivoter le corps vers lui, sur le côté. Il termine en ajustant la jambe pliée pour plus de stabilité.
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Que faire si la victime ne présente plus de signe de vie ?
Les gestes de réanimation peuvent difficilement être pratiqués avant l'âge de dix ans, en raison de la force physique qu'ils réclament. Mais en cas de nécessité, mieux vaut essayer plutôt que de ne rien faire.
En pratique, qu'expliquer à l'enfant ?
- Il s'agenouille à côté de la victime allongée sur le dos.
- Après avoir vérifié qu'elle ne répond pas et qu'elle ne respire pas, il appelle au secours puis bascule prudemment la tête de la victime en arrière pour lui faire du bouche-à-bouche : il pince le nez de la victime, puis pose sa bouche autour des lèvres de celle-ci et souffle deux fois dans sa bouche.
- En l'absence de toute réaction, il effectue un massage cardiaque : il place une première main à plat au niveau de la partie basse du sternum (l'os qui relie les côtes devant), puis son autre main par-dessus la première. En gardant les bras tendus, il appuie fermement quinze fois de suite et relâche la pression sans décoller ses mains.
- Il doit pratiquer en alternance le massage cardiaque et le bouche-à-bouche jusqu'à l'arrivée des secours.
Accidents : ce qu'il faut faire, ce qu'il faut éviter
Le petit frère est tombé de sa table à langer : il ne faut pas déplacer une victime en cas de traumatisme, sauf si elle est en danger immédiat. Il faut simplement maintenir sa tête dans l'axe de son corps. Si ce n'est pas le cas, l'enfant peut essayer de la ramener très prudemment dans l'axe. En attendant l'arrivée de la maman ou des secours, il est important de rester à côté du petit blessé, de lui parler pour le rassurer. Cette présence améliore son état et peut lui éviter de sombrer dans l’inconscience.
La petite cousine a confondu les médicaments avec des bonbons ou a absorbé un produit ménager : il ne faut pas lui donner à boire. Le liquide favorise la dilution du produit dans l'organisme. La faire vomir est aussi contre- indiqué. Un produit ménager avalé, qui a déjà brûlé une fois lors de l'absorption, brûlera une seconde fois.
La petite sœur s'électrocute en jouant avec une prise électrique : il ne faut surtout pas la toucher, mais couper le courant et appeler du secours.
Ailleurs en Europe, comment ça se passe ?
Certains pays accordent plus d'importance que d'autres à la formation des enfants aux gestes de premiers secours.
Ainsi, en Allemagne, l'initiation se fait à plusieurs reprises : en maternelle et au primaire. Elle est obligatoire pour passer le permis de conduire. Les jeunes Allemands sont d'ailleurs les mieux formés en Europe. En bonne position également, les pays scandinaves où la formation se fait à l'école et également lors du permis de conduire.
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