Vers l'âge de 8 mois, votre bébé se met à pleurer si vous le laissez un instant et se montre plus timide avec les autres personnes. Il s'agit d'une étape normale du développement de l'enfant, que les spécialistes appellent l'angoisse de la séparation ou la peur de l'abandon. Comment les parents peuvent-ils aider le tout-petit à surmonter ses angoisses ?
La peur de l'abandon chez le jeune enfant : comment la définir ?
Cette peur de l'abandon survient souvent autour de 8 mois, mais elle peut parfois se produire plus tôt. Elle dure, en règle générale, jusqu'aux 18 mois de l'enfant. C'est donc une angoisse passagère, qui se dissipera peu à peu.
Cette période correspond avec le moment où le bébé se rend compte qu'il est une personne, qui se distingue de celle sa mère ou de la personne qui s'occupe de lui. Cette découverte se traduit par l'apparition de peurs et d'angoisses.
Elles se manifestent dès que les parents s'éloignent brièvement ou laissent l'enfant seul un court moment. Dès lors, il ne comprend pas très bien ce qui se passe ni où peuvent se trouver ses parents. Il est désorienté par un événement qui perturbe la routine habituelle.
Cette réaction se produit surtout avec la personne qui prend le plus soin de lui au quotidien. Il peut donc s'agir de la mère, du père, ou même de quelqu'un d'autre.
À cette peur de la séparation s'ajoute une certaine réserve devant les personnes que l'enfant ne connaît pas. Il se montre plus timide avec eux et a moins tendance à leur sourire.
Comment se manifeste-t-elle ?
Cette peur de l'abandon prend en général des formes diverses. En effet, l'enfant :
- Peut à nouveau se réveiller la nuit et réclamer votre présence, alors qu'il avait pris l'habitude de faire des nuits paisibles.
- Pleure et s'agite si sa mère ou son père quittent la pièce ou l'emmènent dans un endroit peu familier. En effet, cette angoisse de la séparation se manifeste davantage dans des lieux que l'enfant ne connaît pas. De fait, pour ne pas avoir peur d'être abandonné, l'enfant a besoin de votre présence, mais aussi d'une routine rassurante, procurée notamment par un environnement familier.
- Pleure quand on le met dans son lit le soir.
- Cesse de sourire aux inconnus.
Gérer cette peur de l'abandon : les bons réflexes
Une séparation en douceur
Si vous allez dans une autre pièce, continuez à parler à votre enfant, le son de votre voix le rassurera. Si vous devez le laisser, et le confier à une autre personne, ne partez pas brusquement. Si vous le pouvez, partez d'abord pour peu de temps, puis augmentez peu à peu la durée de vos absences.
Bien sûr, voir son enfant pleurer est toujours pénible. Mais il vaut mieux prendre le temps de lui expliquer les raisons de votre départ et ce qui va se passer durant votre absence. Ne manquez pas de lui dire que vous allez revenir.
Important : Même si bébé ne peut pas vraiment comprendre ce que vous lui dites, ces explications contribuent à le rassurer.
Ménagez une transition
Votre départ ne doit pas créer une coupure trop nette dans l'univers mental de l'enfant. Avant de partir, donnez-lui une peluche, un jouet familier ou un de vos vêtements.
Imprégnés de votre odeur, ces objets transactionnels vous représentent en quelque sorte, et évitent à l'enfant de se sentir trop seul après votre départ.
Pour mieux le préparer à votre absence, vous pouvez aussi vous cacher un instant derrière une porte ou un meuble, et réapparaître au bout d'un instant. Ce petit jeu habitue bébé à votre absence et lui fait comprendre qu'elle n'est que provisoire.
Habituez votre enfant à la personne qui doit le garder
Si vous le pouvez, confiez votre enfant à une personne qu'il connaît. La séparation sera ainsi moins rude, cette personne, familière au tout-petit, étant mieux à même de le consoler et de détourner son attention vers une activité qui lui fera oublier son chagrin.
Si vous êtes obligé de faire garder votre enfant par une personne qu'il ne connaît pas, demandez-lui d'arriver en avance. Le jeune enfant aura ainsi le temps de s'habituer à sa présence.
N'oubliez pas non plus de parler à cette personne et de lui manifester votre confiance. L'enfant le sentira et se montrera plus à l'aise avec elle.
Prenez le temps de consoler bébé
Si votre bébé commence à pleurer au moment de votre départ, et s'agrippe à vous, ne vous esquivez pas tout de suite. Prenez-le dans vos bras et prenez le temps d'apaiser son chagrin.
Vous pouvez aussi commencer à jouer avec lui et lui proposer des jouets familiers, qui retiendront son attention. Profitez de ce moment pour vous en aller. Pendant ce temps, la personne qui garde votre enfant peut participer à son jeu, ce qui détournera encore plus son attention de votre départ.
Habituez votre enfant aux contacts
Si votre enfant a l'habitude de voir du monde et de rencontrer d'autres personnes, sa peur de l'abandon sera moins vive. Au contraire, s'il est habitué à un contact exclusif avec sa mère, par exemple, la séparation provoquera une plus forte angoisse.
Faites donc en sorte que vos proches le prennent dans leurs bras et lui parlent. Si, par contre, il refuse ce contact, et se met à pleurer, n'insistez pas.
Ne vous culpabilisez pas
En confiant votre enfant à une autre personne ou à la crèche, les parents se sentent souvent coupables. C'est un sentiment normal, mais injustifié. Et il ne peut que rendre la séparation encore plus difficile.
Rappelez-vous d'abord que votre enfant est entre de bonnes mains. Il va ensuite rencontrer d'autres personnes et, dans le cas de la crèche, d'autres enfants, ce qui l'aide à s'ouvrir au monde. Ces contacts sont donc essentiels pour son développement.
Conseils : Si vous le pouvez, évitez cependant d'amener votre enfant à la garderie au moment où se manifeste cette peur de l'abandon, c'est-à-dire, en règle générale, autour de 8 mois.
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