Expliquer la violence éducative aux enfants
Je me suis souvent posée cette question :
Comment réagirais-je quand mon fils sera confronté à la violence éducative ou autre ?
Et puis... il y a eu le dérapage de sa maîtresse au deuxième jour de la rentrée, une fessée parce qu'il avait tapé et bousculé d'autres enfants.
Ce deuxième jour d'école, j'ai récupéré mon fils en larmes et avec des explications succinctes de la maîtresse, du genre : "Il a eu un comportement inacceptable aujourd'hui, il a poussé et tapé ses copains ! Il fait pareil chez vous ?" Je me suis retrouvée désemparée et surtout inquiète de cette adaptation qui se passait mal. Je suis sortie de l'école avec mon loulou qui pleurait ; je me suis mise à l'écart avec lui et puis, m'abaissant à sa hauteur, je lui ai demandé "Mais que s'est-il passé mon chaton ? Tu as tapé tes copains ?" Il m'a raconté entre deux sanglots qu'il n'aimait pas ses copains, qu'il y avait trop de bruit à l'école et que la maîtresse était méchante parce qu'elle lui avait tapé les fesses !
Mon sang n'a fait qu'un tour ! Je lui ai demandé de répéter et de me montrer avec la main comment elle avait fait. Il a reproduit le geste et mon coeur de maman s'est brisé en morceaux. J'ai senti la colère et la fureur monter, mais je regardais mon fils qui cherchait dans mes yeux s'il était fautif ou pas. Alors je lui ai dit : "Viens, on retourne à l'école, on va aller voir la maîtresse avec papa. Tu as bien fait de me le dire, c'est très bien. Elle n'a pas le droit de te taper, on va allez le lui dire !"
S'en est suivi une belle altercation avec elle, lors de laquelle, malgré toute notre bienveillance, nous avons énormément crié et menacé ; mais je crois que mon fils a compris que la colère était dirigée contre elle et non contre lui. Nous avons passé la journée sur les nerfs, entre coups de fil et déclaration au docteur, recherches et énormément de culpabilité pour moi, ayant fini en larmes dans les bras de mon petit garçon en m'excusant de ne pas l'avoir protégé de ça.
Le plus dur, c'est la culpabilité : la mienne et puis la sienne...
Oui, parce qu'on s'en veut quand notre enfant est confronté à la violence, on se dit qu'on aurait dû le protéger mieux que ça, lui donner les clés pour réagir et se défendre. Et puis on a peur qu'il culpabilise de cette effervescence créée autour de cet événement.
Alors on discute, on explique encore les choses. On entend les questions difficiles "Pourquoi elle a fait ça ?" On tente d'expliquer et surtout de rassurer ! Le principal, c'est de dire à notre enfant que, malgré son comportement inacceptable ou déplacé, personne n'a le droit de lever la main sur lui ! J'ai expliqué qu'il y a des gens qui ne trouvent pas les mots pour exprimer leurs émotions, alors ils utilisent la violence. Le plus important est que mon fils, malgré son jeune âge, a bien assimilé que la fessée n'est pas une chose normale et qu'il a su nous en parler tout de suite. Il est vrai que l'on se sent démunis, mais les enfants comprennent très bien les choses : il a vu que nous prenions ça au sérieux, il a reçu des excuses les yeux dans les yeux de la part de la maîtresse. Et puis il m'a résumé cela aussi simplement, du haut de ses 3 ans et demi :
"Tu sais maman, la maîtresse elle avait pas beaucoup de patience pour être maîtresse, c'est pour ça..."