Le peau à peau réalisé dans les jours qui suivent la naissance a des effets remarquables et durables comme le montre Ruth Feldman, chercheuse reconnue mondialement pour ses travaux sur les relations parents-enfants et l'ocytocine. En 2014, elle publie une étude sur les effets à lon terme du peau à peau.
Elle rappelle que le peau à peau régule de nombreux systèmes physiologiques : le système végétatif, la réactivité au stress, le sommeil. Il participe aussi à la maturation du cortex préfrontal, agissant ainsi sur les fonctions intellectuelles (mémoire, apprentissage, langage, présence dans l'espace, etc.) et la régulation des comportements.
Elle a étudié 146 enfants nés prématurément, sans anomalie neurologique (ces enfants sont nés en moyenne aux alentours de trente semaines d'aménorrhée et ont un poids moyen de 1,2kg). La prématurité peut avoir de lourdes conséquences sur le développement global de l'enfant.
73 enfants ont bénéficié du peau à peau, une heure par jour pendant quatorze jours consécutifs et 73 ont été laissés en couveuse. Durant dix ans, ces enfants ont eu, à sept reprises, des bilans physiologiques, psychologiques et cognitifs. La santé mentale des parents a été évaluée ainsi que la relation mère-enfant.
Cette étude révèle que le peau à peau réalisé pendant les quatorze jours suivants la naissance réduit l'anxiété maternelle et améliore l'attachement mère-enfant. Il a aussi des effets très positifs dans les premiers jours de vie sur le rythme respiratoire précaire. A plus long terme, il améliore le développement cognitif et les fonctions exécutives. Il est tout à fait remarquable de constater que ces effets sont durables. A 10 ans, ces enfants vont bien psychologiquement et physiquement. Ils savent faire face au stress, ont un bon sommeil et un bon fonctionnement intellectuel.
Cette étude est la première à démontrer qu'un contact peau à peau dans les jours qui suivent la naissance a des effets positifs à très long terme sur le développement global de l'enfant.
Extrait du livre Vivre heureux avec son enfant par Catherine Gueguen
Une réaction à [Etude] Les effets du peau à peau dix ans après