Pour les parents, le cours préparatoire est une classe "magique" : leur enfant apprend à lire. En même temps, ils sont anxieux face à ce nouvel apprentissage difficile.
Avant 6 ans : ce qu'il doit connaître pour la lecture
Apprendre à lire nécessite l'acquisition d'aptitudes, en dehors de celle d'avoir envie d'apprendre.
- Une bonne articulation : à l'oral, l'enfant doit faire entendre distinctement toutes les syllabes des mots qu'il emploie.
- Une bonne syntaxe : ses phrases comportent sujet, verbe et complément.
- Un esprit "scolaire" : il doit avoir le goût de l'effort, des capacités d'écoute, d'attention, de concentration et de mémorisation.
- Une habileté graphique : il doit, à l'entrée au CP, savoir tenir correctement son crayon et bien tracer ses lettres.
En maternelle : se familiariser avec les mots
Les prémices de la lecture commencent dès l'école maternelle. Les enseignants font beaucoup travailler l'oral aux petits écoliers, c'est un préalable à l'apprentissage de l'écrit.
Ils les familiarisent aussi avec les mots : plus l'enfant reconnaît visuellement des mots en fin de maternelle (jours de la semaine, mois de l'année...), mieux c'est.
Ils lui serviront de petit dictionnaire de référence. Ces mots connus, intégrés au CP dans des phrases contenant des termes inconnus, lui permettent de déchiffrer la phrase entière.
Cette orientation vers l'écrit est abordée de multiples façons par les enseignants ; grâce aux livres, mais aussi en proposant aux élèves de réaliser une recette de cuisine, d'écrire une carte d'invitation pour une autre classe, etc.
Il n'y arrive pas : pourquoi ?
- Certaines pathologies : des troubles de l'audition ou de la vue, une mauvaise latéralisation ou des soucis de repérage dans l'espace et le temps handicapent l'enfant. Théoriquement, ils ont été détectés en maternelle, lors du bilan de santé. Mais un élève peut être passé "entre les mailles du filet".
- La dyslexie : le jeune dyslexique confond les sons et les lettres, et en inverse l'ordre dans les mots. Ce trouble le ralentit dans son apprentissage.
- Une absence d'envie : certains enfants se plaisent dans une position de "bébé". Ils n'ont pas le désir d'apprendre à lire. L'oral et les images leur suffisent pour se faire comprendre. Entrer dans la lecture, c'est aborder quelque chose d'inconnu, de compliqué, et qui n'apporte pas de satisfaction immédiate. C'est long d'apprendre à lire : il faut "décoder" les syllabes, les mots pour former une phrase. Ils ne voient pas l'utilité de cette exigence. Ils ne comprennent pas que la lecture est un mode de communication primordial.
- Un problème de culture : dans certaines familles, le livre est inexistant. L'enfant n'en a jamais vu ni feuilleté. Dans d'autres, les parents maîtrisent mal le français et les enfants, en apprenant à lire, craignent d'être en décalage par rapport à eux.
Méthodes de lecture : sont-elles en cause ?
Les parents se demandent souvent si la méthode utilisée n'est pas responsable des difficultés d'apprentissage de leur enfant. L'entrée dans la lecture se fait de multiples façons : par la lettre, la syllabe, le mot.
Le rôle de l'enseignant est de stimuler ces accès. Rares sont ceux qui n'utilisent que la méthode globale ou syllabique. Ils associent plusieurs outils afin qu'il y en ait un convenant à l'écolier.
La langue française est faite d'une combinaison d'éléments : à une lettre ne correspond pas qu'un son. A un moment, il faut utiliser une méthode de lecture analytique permettant d'établir un lien entre le son et son signe graphique.
La "bonne" méthode, c'est celle qui rend possible l'apprentissage de la lecture et de l'écriture en même temps. Le support est important pour donner l'envie de lire. Coloré et illustré par des photos, il focalisera l'attention. Plus que des photocopies en noir et blanc !
Apprendre à lire exige du temps. Des études ont montré que les instituteurs qui ont de bons résultats dans l‘enseignement de la lecture-écriture y consacrent deux heures et demie par jour.
Ils proposent de nombreuses séquences de travail quotidien (préparation à la rencontre d'un texte, découverte du texte, étude d'une phrase, de l'orthographe d'un mot...).
Parents : donnez-lui le goût de la lecture
Face à un enfant qui peine au cours préparatoire, il faut réagir dès le premier trimestre. Rencontrer l'enseignant permet de trouver des solutions adaptées à ses difficultés. Les parents ne doivent pas montrer leur anxiété, mais exprimer la confiance qu'ils ont en leur enfant. A la maison, voici comment l'aider :
- Suivre son travail : le soir, prendre quelques minutes pour relire ensemble ce que l'enfant a appris dans la journée.
- Lui raconter des histoires : il ne faut pas, sous prétexte qu'il apprend à lire, ne plus lui faire la lecture. Il aime toujours les contes. On le familiarisera visuellement avec les mots, en suivant la ligne qu'on lit avec un doigt.
- Jouer avec l'écrit : si les livres le rebutent, on peut jouer au pendu, au mot le plus long, au memory, aux mots cachés, etc. On peut, dès qu'on part en vacances, lui proposer d'envoyer de ses nouvelles aux grands-parents, aux cousins, etc.
- Lire ensemble : se retrouver seul devant une page de lecture est décourageant. Pourquoi ne pas lire à deux ? Le père ou la mère commence la phrase, l'enfant la termine.
- Penser aux cédéroms : ils ont l'avantage de ne jamais perdre patience quand l'enfant se trompe ! Ce dernier est plus détendu. Il sait qu'il ne sera pas réprimandé et qu'il pourra recommencer l'exercice autant de fois que nécessaire.
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