Rencontrer d'autres parents, dialoguer, échanger, cela suffit souvent à résoudre des difficultés sans gravité avec son tout-petit. C'est l'objectif des centres d'accueil enfants-parents.
« Je viens d'arriver dans le quartier, je ne connais personne, regrette une maman. Je voudrais que mon enfant joue avec d’autres enfants parce qu'il est trop collé à moi l" Je reçois souvent ce genre d'appel », explique Danielle Clavé, qui a fondé, il y a trente ans, un accueil enfants-parents, l'Arc-en-Ciel.
On peut venir ici juste une heure ou deux de temps en temps, ou plus régulièrement. Il n'y a pas de formalité à remplir et l'accueil est anonyme.
On demande juste aux parents un ou deux euros symboliques à chaque fois. Les accueillants (des spécialistes de la petite enfance) aident à résoudre les conflits quotidiens. Ils sont à l'écoute de ce qui se passe dans le lieu et répondent aux questions quand on les sollicite. Sans juger.
Un lieu d'accueil où l'on peut s'exprimer librement
« Ce n'est ni une halte-garderie, ni une crèche, mais un lieu où l'on accueille ponctuellement les enfants jusqu'à quatre ans, toujours accompagnés d'un adulte qui reste avec lui », précise Anne-Marie Canu, accueillante à la Maison Verte (Paris XV), lieu d'accueil fondateur créé en 1981 par Françoise Dolto, la célèbre pédopsychiatre.
Depuis, ce type de structure a essaimé partout en France, soutenu par les Caisses d'allocations familiales et le ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité.
Dans un centre d'accueil, les premières difficultés de la relation mère-enfant sont repérées et dédramatisées. Marie Frontini, responsable de l'accueil du Petit pont", à Pithiviers, raconte : « Je m'adresse à l'enfant en premier. Je lui demande son prénom que j'inscris sur un tableau, et je lui explique que son parent restera tout le temps avec lui. »
Des jeux pour favoriser l'autonomie et la sociabilité
Les parents sont assis tout autour de la pièce remplie de jeux et de jouets, pendant que les enfants s'apprivoisent. En jouant ensemble, les petits "déscotchent" de leurs mamans, tout en apprenant les règles de vie en société. « Manin, par exemple, avait de grosses colères parce qu'il voulait toujours enfreindre les règles, se souvient Marie Frontini. Au fil du temps, il a fini par se calmer et accepter. Sa maman reconnaît que sa conduite s'améliore maintenant à la maison. »
Quelques visites dans ce type de structure suffisent, la plupart du temps, à dédramatiser une situation. En cas de problème important, les parents peuvent bénéficier d'une prise en charge psycho logique. « Beaucoup de choses se disent ici dans la plus grande confidentialité, précise Marie Frontini. Tout est basé sur la confiance, le respect des parents et le bien- être de l'enfant. »