Fatigue, fièvre, convalescence perturbent l'appétit des enfants. Ils n'ont pas faim. Ils boudent le petit déjeuner, "chipotent" dans leur assiette. Quand s'inquiéter ? Faut-il agir ou attendre ? Existe-t-il des remèdes pour leur redonner l'envie de manger ? On vous explique tout !
Qu'est-ce que l'appétit ?
L'acte de manger dépend de nombreux facteurs. II est aussi variable selon les individus. Dans une même famille, deux enfants n'ont pas forcément le même appétit, ni les mêmes besoins. Donc, pas question d'imposer des normes.
Si l'appétit va souvent avec la faim et retarde au cours du repas l'état de satiété, il correspond surtout à une envie. On peut aussi avoir de l'appétit sans avoir faim et manger par pure gourmandise !
En réalité, le mécanisme est très complexe, car il dépend de stimuli internes (la sensation de faim) et de stimuli externes (la vision d'un plat alléchant, l'arôme qui s'en dégage, la palette du goût...). Toutes ces actions s'entrecroisent via les neurones pour arriver au cerveau. Bref, un ensemble d'éléments qui commandent l'envie de manger, laquelle fluctue selon la période de l'année.
Ainsi, l'été, l'enfant peut avoir moins d'appétit parce qu'il fait chaud, alors qu'en hiver il a besoin de manger plus pour emmagasiner des calories. Durant la semaine, il peut "chipoter" souvent, le midi, qu'il déjeune à la cantine ou à la maison, en raison du bruit ou de la précipitation. Par contre, le week-end, il mange avec plus de plaisir, donc d'appétit, car la famille est plus décontractée.
Sans évoquer les maladies graves comme l'anorexie des nourrissons et des adolescents, certaines pathologies chroniques, ou des maladies infectieuses, un enfant peut à tout moment manquer d'appétit.
Les raisons ? La fièvre est évidemment l'une des causes qui entrainent toujours un manque d'appétit. Dès qu'elle chute, celui-ci revient. Mais il peut également manquer à la suite d'une contrariété, d'un stress, d'une grosse fatigue ou d'un choc affectif.
Avant de s'inquiéter, il faut essayer de comprendre pourquoi l'envie de manger n'est plus au rendez- vous. C'est en s'attaquant à la cause que se réglera le problème alimentaire.
Souvent, la peur d'aller à l'école peut jouer sur leur appétit. Contrôle, conflit avec un camarade ou rythme de sommeil inadapté en sont les causes.
Les repas pris à la cantine n'arrangent pas les choses. La plupart des demi-pensionnaires "picorent" dans leur assiette, en raison du bruit, du manque de saveur et de variété des plats. C'est surtout vrai les jours où sont servis des légumes et du poisson bouillis. Néanmoins, les enfants se rattrapent quand des frites, des boulettes de viande ou du gratin sont au menu. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas dramatiser. S'ils ne mangent pas à satiété le midi, ils profiteront du goûter ou du diner. A condition de leur proposer des plats équilibrés et de prohiber chips, cacahuètes et autres gâteaux.
1. Changez de rythme
Ne culpabilisez pas si certains jours votre enfant part à l'école le ventre (presque) vide. S'il n'a pas faim au réveil, ce n'est pas dramatique, il peut parfaitement partir ainsi sans mettre sa santé en danger. Cependant, si cela lui arrive vraiment trop souvent, changez le rituel du réveil. Avant qu'il se mette à table, faites-lui prendre une douche, demandez-lui de s'habiller et de boire un grand verre d'eau afin qu'il soit bien réveillé. L'eau ouvre l'appétit. Quinze minutes suffisent à ce petit cérémonial !
2. Petit déjeuner à la carte
Les jours de panique, évitez de vous battre avec lui pour une question de petit déjeuner en l'obligeant à manger coûte que coûte. Donnez-lui, non pas un croissant à manger sur la route mais un casse-croûte pour la récré, une pomme ou une brick de lait chocolaté, un fromage blanc en tube à sucer, un yaourt à boire ou une barre de céréales, etc.
3. Limitez les grignotages entre les repas
Même en quantités insignifiantes, évitez-lui le grignotage. Un morceau de chocolat, un biscuit, une cuillerée de confiture grignotés tout au long de la journée, mais aussi les sodas, sont à bannir. Ils suffisent à déclencher un processus infernal. La digestion se met en marche, la satiété prend le relais et lorsque vient le moment de se mettre à table on n'a pas faim. Selon certains chercheurs américains, ce comportement alimentaire induit un désintérêt pour la nourriture.
Pour les nutritionnistes français, il s'agit plus de gourmandise. Ce comportement reste préoccupant. C'est ainsi que certains enfants deviennent obèses avec une déstructuration alimentaire, source de déséquilibres nutritionnels ayant pour conséquence un excès en aliments à densité nutritionnelle faible mais à densité énergétique forte.
4. Respectez 3 repas quotidiens
Surtout ne leur faites jamais sauter un repas ! Il faut impérativement en faire trois par jour et respecter un horaire régulier.
L'organisme s'habitue à cette régularité, cela permet d'éviter les longues périodes de jeûne et d'apporter les nutriments aux cellules pour leur bon fonctionnement. Ne dit-on pas "l'appétit vient en mangeant" ?
D'autre part, il y a tout une série de signaux qui provoquent la "faim". Signaux externes comme la vue, l'odorat, le goût ; internes, telles la vacuité de l'estomac, la teneur en sucre dans le sang. Enfin, le signal cérébral, qui se déclenche inconsciemment à l'heure des repas.
L'idéal est de répartir la prise alimentaire sur trois repas par jour, le matin, à midi, une petite collation vers 17 heures, et un dîner léger le soir.
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5. Faites de petites assiettes
Quand l'enfant qui manque d'appétit voit arriver dans son assiette un grand steak et des légumes tout autour, il est souvent découragé avant même d'avoir avalé la première bouchée et pense : "Je n'arriverai jamais à avaler tout ça !" L'idéal est donc de servir de toutes petites rations, quitte à le resservir par la suite.
6. Pensez à la présentation du plat
Ne négligez pas la présentation des plats. Pour avoir envie de manger, tout un ensemble de choses entrent en ligne de compte. L'enfant mange avec l'odorat, le palais mais aussi avec les yeux. Qui d'entre nous saliverait devant des tranches de jambon servies dans leur papier d'emballage ?
Le plaisir des yeux tient une place importante dans nos rapports avec la nourriture, c'est lui qui va stimuler l'appétit. Le "bien présenté" donne envie de manger. Un plaisir qui incite à la gourmandise même chez celui qui n'a pas d'appétit. Si vous disposez de temps, composez votre table de façon agréable.
Cela aidera vos enfants.
7. Attention aux odeurs !
Pénétrer dans un appartement où flottent des odeurs d'ail, de poireaux ou de frites en plein après-midi n'est pas vraiment agréable ! Une odeur de pain grillé le matin est un arôme stimulant. Il faut donc veiller à stimuler délicatement leur appétit aux seules heures des repas.
8. Rééduquez l'appétit
Retrouver l'appétit est une véritable rééducation qui ne s'improvise pas. Il ne sert à rien de leur faire passer des heures à table pour qu'ils mangent plus.
Prenez patience et augmentez les quantités au fil des jours, variez le plus possible vos menus, rendez ce moment le plus agréable possible. Vous pouvez également fractionner leurs repas et en faire quatre à six par jour, mais avec de petites portions pour ne pas brutaliser le tractus digestif. C'est une vraie rééducation à effectuer tout en douceur.
9. Variez les menus
Avant d'essayer de retrouver l'appétit, il faut savoir que la monotonie des repas est le pire ennemi. Consommer toujours la même chose n'incite vraiment pas à la gourmandise.
Plus un repas est varié, plus il satisfera la satiété, contribuera à équilibrer l'alimentation et à retrouver un rythme et un appétit normaux. Variez vos menus, composez un assortiment de mets plus appétissants qu'un plat unique. Imaginez des entrées simples en petites quantités, un peu de viande ou des œufs, quelques légumes. Sans accompagnement, les légumes à l'eau semblent fades. Ajoutez- y une noisette de beurre, un zeste de citron et le tour est joué !
10. Dînez sereinement
Vos enfants n'ont pas faim le soir ? Là encore, il existe des trucs pour leur redonner l'appétit. La chose la plus importante est qu'ils soient détendus car ils ont rarement faim lorsqu'ils sont énervés.
La détente peut venir aussi bien d'un bain, que de lire un livre, regarder la télévision, écouter de la musique... Il faut créer et préparer autour de soi une atmosphère de sérénité.
Par contre, il n'est pas important de manger copieusement le soir. Bien au contraire, s'il mange peu mais varié, il aura une meilleure digestion, une nuit calme et d'autant plus d'appétit le lendemain au petit déjeuner.
Souvent un enfant peut très bien se satisfaire d'un potage de légumes, d'un œuf, d'un fromage et d'un fruit. Autre élément essentiel, celui de s'asseoir à la table familiale pour partager le dîner avec tout le monde. Ce repas doit être un moment privilégié, même s'il est pris en moins d'une heure.
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