Chaque année, plus de 200 000 jeunes enfants sont opérés. L'intervention doit être préparée pour être vécue le mieux possible. Tous les conseils à suivre.
Ablations des végétations ou des amygdales, paracentèses... toutes ces interventions chirurgicales, bien que bénignes, nécessitent une hospitalisation, même de courte durée, et une anesthésie.
Ces actes suscitent de l'anxiété chez l'enfant et ses parents qui perçoivent souvent le monde hospitalier comme hypertechnique et inconnu, sans oublier que ce séjour à l'hôpital représente parfois la première séparation. Plus les parents et les enfants seront informés, plus ils seront sereins pour aborder cette délicate "épreuve".
Parents : osez poser vos questions au personnel soignant
Les interventions chirurgicales pratiquées en urgence sont rares. La plupart sont programmées à l'avance et laissent le temps à la famille de se mettre au courant.
Les parents doivent absolument oser exprimer leurs inquiétudes et poser leurs questions. Ils peuvent le faire auprès du pédiatre dans un premier temps, mais aussi auprès du chirurgien et de l'anesthésiste lors du bilan préalable qui a lieu environ une semaine avant la date prévue pour l'opération. Pendant le séjour à l'hôpital de l'enfant, ils peuvent se renseigner auprès des infirmières. Certaines associations de malades peuvent également leur apporter soutien, écoute et conseils.
Plus les parents comprendront comment les choses vont se dérouler exactement pour leur enfant, plus ils seront calmes et pourront l'aider dans les meilleures conditions. Alors ils auront, trop inquiets, tendance à transmettre leur anxiété à leur enfant, voire à être agressifs envers les soignants.
Mais pour que tout se passe bien durant l'hospitalisation du jeune patient, être bien informé n'est pas suffisant. Il est aussi important d'avoir confiance en l'équipe soignante. Il faut accepter, à un moment donné, de confier son enfant à des personnes qui ont les compétences nécessaires. Les parents doivent alors assurer le lien entre leur enfant et les soignants pour que ceux-ci comprennent mieux les réactions de l'enfant qu'ils ne connaissent que très peu. Ils seront pour cela les porte-paroles idéaux.
Expliquer à son enfant le déroulement de l’opération
Dès un an, les enfants comprennent déjà de nombreux mots. On peut leur expliquer ce qui va se passer. Et s'ils ne saisissent pas le sens exact de vos propos, ils en sentent au moins l'intention. Le mensonge, même s'il paraît rassurant pour les parents, est à proscrire, car l'enfant se sentira trahi.
Les jeunes enfants n'ont pas la notion du temps. Il est donc inutile d'aborder trop longtemps à l'avance leur séjour à I hôpital et leur intervention chirurgicale. En parler la veille, voire le matin même lorsqu'il s'agit d'un enfant très angoissé, cela suffit. Sinon, il risque de mal dormir, de faire des cauchemars. Cette hospitalisation peut, parfois, et à juste titre, perturber les parents. Ils ont alors envie d'en parler, bien avant la veille de l'opération.
S'ils l’estiment nécessaire, ils peuvent évoquer le sujet avec le médecin dès la prise de décision de l'opération.
Pour se sentir en sécurité à l'hôpital, un enfant a besoin de repères, d’autant que c'est un univers inconnu. Avec des mots simples, les parents doivent lui expliquer le déroulement des différents événements : son arrivée à l'hôpital, son installation dans sa chambre, ce qu'il verra au bloc opératoire (le chirurgien, l'anesthésiste et les infirmières tous habillés en pyjama vert avec un chapeau sur la tête et un masque sur le nez et la bouche..), son réveil dans la chambre avec un pansement à l'endroit où il aura été opéré, etc.
Il faut aussi lui parler des différentes sensations qu'il pourra connaître : « Ça va te serrer autour du bras comme si tu avais mis un élastique », « Ce sera froid comme un glaçon... »
La douleur ne doit pas être occultée. Il faut préciser à l'enfant qu'à un moment donné il pourra avoir mal, mais que tout sera mis en œuvre pour le soulager au maximum. Le petit malade peut être fier d'avoir surmonté cette souffrance physique.
Autre point important à ne pas oublier : la séparation. Les parents doivent prévenir leur enfant qu’il devra les quitter pendant quelques heures, mais qu'ils se retrouveront ensuite. Comme lorsqu'il va à la crèche ou chez sa nourrice.
Après lui avoir fourni ces explications, pensez à lui demander quels sont ses sentiments, si certaines choses l'inquiètent de manière à le rassurer.
Plus l'enfant sera bien préparé, plus son séjour à l'hôpital se passera bien. A chaque moment, il pourra se dire "C'est bien comme mes parents m'ont dit". Ce fil conducteur le sécurisera.