Encore mal diagnostiquée, l'intolérance au gluten touche 1 enfant sur 250. Cette maladie implique un régime à vie. Témoignages, et explications.
Intolérance au gluten, encore mal diagnostiquée
Depuis que vous avez débuté la diversification alimentaire, votre enfant est ballonné, il a de la diarrhée, il est fatigué et ne grossit plus. La maladie cœliaque (intolérance au gluten des céréales), bien que fréquente, n'est pas toujours diagnostiquée aisément. Cette maladie touche le tube digestif et entraîne une malabsorption intestinale.
Son identification précoce dépend des symptômes. Elle est relativement facile quand ils sont observés chez des nourrissons à la suite de l'introduction des farines dans l'alimentation. Elle est délicate en cas de formes peu ou pas symptomatiques :
- carence en fer ;
- ralentissement de la croissance chez l’enfant de 3 à 12 ans ;
- retard pubertaire chez l’adolescent.
Alors que les signes digestifs sont absents ou modérés. Le diagnostic repose sur le dosage des anticorps anti-gliadine et anti-transglutaminase.
Il est confirmé par une biopsie intestinale, effectuée par endoscopie sous anesthésie générale, en hospitalisation de jour.
Ce n'est qu'ensuite que le régime est mis en place. Il exclut tous les produits contenant du gluten.
Ce que votre enfant ne doit pas manger
Pain, céréales à base de blé, de seigle, d'orge ou d'avoine, pâtes, semoule de couscous, biscuits, pâtisseries, pizzas, hamburgers, chapelure, farine de blé.
Attention à certains produits industriels : sauce soja, viandes hachées qui ne sont pas 'pur bœuf", saucisses, sauces, bouillons cube, assaisonnements, potages !
Et les courses demandent du temps aux parents, car il faut vérifier les étiquettes. Heureusement, il existe des aliments naturels sans gluten.
Ce que votre enfant a le droit de manger
Viande grillée, légumes, fruits, œufs, lait, maïs, riz, sarrasin, légumes secs, pommes de terre, tapioca... Les interdictions alimentaires sont difficiles à comprendre et à accepter par les enfants.
Il y a deux périodes critiques.
- L’entrée à l'école, car l'enfant est soumis à des tentations quand il voit ses copains manger des gâteaux, et qu'il s’aperçoit qu'un écart n’entraîne pas de symptôme immédiat : pourquoi le prive-t-on ?!
- L’adolescence. Certains abandonnent leur régime. D’autres restent vigilants mais acceptent difficilement ce régime à vie, dont les contraintes ont des effets désocialisant. »
À l'école, l'enfant ne peut pas manger à la cantine, un projet d'accueil individualisé (PAI) doit être mis en place. Et partir en colonie de vacances est difficile, tout comme déjeuner au fast-food entre copains.
À la fin de la croissance, on propose parfois aux jeunes une réintroduction de produits à base de gluten pour quelques mois, suivie par une biopsie intestinale afin de démontrer aux adolescents la reprise des anomalies.
L'abandon prolongé du régime n'est pas sans conséquence. « Il y a deux types de complications principales, le retard de croissance et des troubles de la minéralisation osseuse. »
Un régime qui coûte cher
Peu de produits sans gluten sont disponibles en grandes surfaces en France. Et le régime est onéreux : 120 à 150 € par mois car les coûts de production sont cinq fois supérieurs.
Les produits sans gluten sont remboursés par la Sécurité sociale sur la base de 60%.
Sont pris en charge : pâtes, pain, farine et biscuits. Le remboursement mensuel pour les moins de 10 ans est de 33,54 € et pour les plus de 10 ans de 45,73 €.
Ce régime améliore les symptômes en 3 à 4 semaines.
Attention ! Les céréales font partie des interdits. En revanche, il existe des galettes de maïs qui sont aussi pratiques pour le petit déjeuner.
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