Différences d’éducation ?

Ce fut mon tour d’assister dernièrement à une conférence d’Isabelle Filliozat. Le dimanche 18 mars, à Paris, se tenait effectivement la conférence

« Être parent n’est pas un jeu d’enfant »

Chacun aspire à être un bon parent. Et ça paraît tellement facile avant d’avoir des enfants… Mais en pratique : comment devenir le parent que l’on a envie d’être ?

Nombre de sujets différents ont été abordés, comme à son habitude, elle a laissé le public guider sa conférence par le biais de questions piochées au hasard. Mais si de ce fait chaque conférence est unique, ses idées et principes fondamentaux sont les mêmes (et heureusement). Alors aujourd’hui je choisi de vous parler d’un point précis (d’autant que vous trouverez ICI un bon résumé d’une de ses autres conférences).

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Avec la proposition de loi contre les violences éducatives ordinaires, plus que jamais sur le point d’être votée, les temps pour la parentalité positive vont devenir un peu plus difficiles. Les gens vont se sentir mal, il va falloir faire face à un harcèlement, une avalanche de jugements de la part des opposants à cette loi, et parmi eux, les « pro-VEO ».

Quelques changements ont déjà été amorcés, on le voit notamment avec le nouveau carnet de santé qui (enfin) conseille le cododo jusqu’à six mois (c’est déjà un pas).

Mais au-delà de ça il va falloir s’armer d’outils pour répondre aux attaques. Et cela passe avant tout par la compréhension de « l’Autre ». Nous n’allons pas juger à notre tour mais les comprendre.

Et maintenant la question du public :

« Par rapport à votre intervention chez Thierry Ardisson (Emission Les terriens du dimanche, diffusée le dimanche 4mars, voir l’article à ce sujet ICI) ; comment répondre aux attaques sur notre manière différente d’éduquer ? »

Une règle d’or tout d’abord : on ne s’oppose pas avec un non. Ces personnes sont des habituées des conflits et jeux de pouvoir, ils ont été élevés comme ça et n’en sont jamais sortis. Il ne faut pas se laisser déstabiliser par les jugements. Par ailleurs, derrière chaque jugement il y a toujours une émotion. Derrière un jugement, une remarque agressive, il y a un besoin. Il faut alors savoir reconnaître ce qui les motive.

« OUI, c’est vrai quand on a été frappé, on a du mal à ne pas frapper »

En commençant par oui on amène l’empathie, on comprend, on tisse des liens. Là seulement on informe et on explique. Evitions de rentrer dans la confrontation avec un NON.

Isabelle nous alors fait part d’une étude effectuée sur le cerveau de parents. Des chercheurs ont scanné le cerveau de parents placés devant des enfants « demandeurs » (qui tendaient les bras ou pleurants carrément) et ils ont observés les réactions chimiques à l’intérieur des cerveaux des parents.

Les résultats ont montré que dans ce type de situation, il y avait deux sortes de réactions. Le cerveau de la plupart des parents a été inondé d’ocytocine, la zone du cerveau « je prends soin de » s’active et le parent répond au besoin du bébé.

Dans d’autres cas, ce n’est pas l’ocytocine mais le cortisol, hormone du stress, qui a inondé le cerveau. Ce parent-là aura une réaction de réponse au stress, c’est-à-dire fuite, attaque ou figement.

« On projette sur nos enfants l’enfant que l’on a été »

La différence entre ces adultes ? Leur enfance. Si les besoins durant l’enfance ont été assouvis ou non. La tendresse construit les récepteurs à ocytocine (l’hormone du bien-être, de l’attachement, du lien-social.. eh oui). S’ils n’ont pas eu assez de tendresse ou ont subi des violences verbales, et/ou physiques ; face à une situation qui rappelle ces blessures, le parent reproduira la même réaction que lorsqu’il était enfant.

« Il n’y a pas de conceptions différentes de l’éducation, juste des enfances différentes. »

Il n’y a pas de parent malveillant, ou négatif, il y a des parents qui ont manqué de tendresse et qui ne savent pas – ou très peu – produire d’ocytocine.

La bonne nouvelle c’est que c’est réversible ! Oui, on construit ces fameux récepteurs toute sa vie.

Donnons de la tendresse à notre conjoint un peu dur, donnons de l’empathie à ceux qui nous jugent et arrêtons de nous juger entre parents.

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