Faire garder son bébé est souvent une source d'inquiétude pour nous, les parents. Mes conseils sur ce qu'il faut faire pour que tout se passe bien et que la séparation se fasse en douceur.
La majorité des parents souhaiterait faire garder leur bébé en crèche, mais seuls 20 % y sont accueillis. Il manque des places et du personnel qualifié.
À titre perso, inscrite dès mon troisième mois de grossesse, j'ai attendu les neuf mois de mon fils pour obtenir une place. Ne souhaitant pas d'autre mode de garde ; car la crèche représente pour moi la sécurité et l'avantage d'un coût peu élevé, j'ai préféré prendre un congé parental.
La motivation de certaines de mes amies était différente : « Possessive, j'avais très peur qu’une assistante maternelle me vole mon rôle de mère, je craignais moins cela en crèche où la vie est en collectivité. » raconte mon amie Ophélie.
Quelque 40 % des parents n'optent pas pour le mode de garde qu'ils avaient choisi au départ. En province, ils ont recours à une assistante maternelle, ou à la famille. En région parisienne, le premier mode de garde est l’assistante maternelle, puis la nounou à domicile.
A Paris, les parents privilégient la garde partagée et la nounou à domicile. « Avec quatre enfants et un travail à plein temps, je ne voyais pas d'autre solution que celle d'avoir quelqu'un chez moi », explique Anne, une autre amie Parisienne. C’est un confort pour la famille, mais qui coûte très cher. C’est vrai aussi que la personne qui garde mes enfants n'a aucune qualification, excepté son expérience. Il faut donc être vigilant. »
Si le mode de garde n'est pas celui espéré, à terme, les parents se disent plutôt satisfaits. Reste que, pour une maman, se séparer de son bébé de quelques mois pour recommencer à travailler est une déchirure.
Chez l’assistante maternelle, prévoir plusieurs visites
L’assistante maternelle garde au maximum trois petits, le rythme ne devrait donc pas être trop différent de celui de la maison. « Mais l'enfant est séparé de son milieu familial et de ses repères. C'est une période délicate pour lui », reconnaît Jean-Marie Doyon, de la circonscription de P.M.I. de Noisy-le-Sec.
Enfant et assistante maternelle ont besoin de faire connaissance, de créer un lien. « Cela permet de réduire les facteurs d'inconnu et aide l'enfant à maîtriser son anxiété, quand il sera séparé de ses parents », précise J-M Doyon.
Que faire ?
Prévoir plusieurs visites. La première est courte. C’est une prise de contact. Avant, il y a eu une rencontre qui a permis de constater que les points de vue des parents et de l'assistante maternelle concordaient.
À la deuxième, on peut y faire déjeuner bébé, en lui expliquant que, bientôt, c'est ici qu'il prendra ses repas.
Lors de la troisième visite, laisser l'assistante maternelle donner à manger au tout-petit, en restant à côté de lui. Puis lui confier son bébé seul pendant quelques heures.
Selon le caractère de l'enfant et l'angoisse des parents, l'adaptation est plus ou moins longue. Ne pas oublier, pendant ces visites, de donner des informations : frère et sœur, rythme de sommeil, heures des repas et préférences alimentaires, besoin d'être bercé pour s'endormir, problèmes de santé...
Laissez progressivement votre enfant : d'abord quelques heures, puis une journée.
En pratique
L'assistante maternelle reçoit 60 heures de formation. Elle bénéficie d'un suivi de la Protection Maternelle et Infantile (puéricultrice, médecin, psychologue).
Elle est déclarée à l'Urssaf et rémunérée au minimum 2,25 fois le Smic horaire brut par jour.
Selon leurs ressources, les parents touchent une allocation comprise entre 67 et 206 € par trimestre.
Liste disponible en mairie, à la P.M.I., auprès du Syndicat national professionnel des assistantes maternelles, sur Internet : www. agencenourrice.com.
À savoir : certaines assistantes font partie de crèches familiales, Cela permet aux bébés d'avoir un apprentissage de la vie collective, en se rendant régulièrement au jardin d'éveil de la crèche dont elles dépendent.
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En crèche, une semaine pour qu'il s'intègre
Les bébés sont accueillis dès deux mois et demi, mais il mieux vaut, quand c'est possible, privilégier une intégration entre quatre et cinq mois.
Comment ça se passe ?
En général, le temps de familiarisation est d'une semaine, pendant laquelle les parents viennent plusieurs fois et laissent leur bébé une demi-heure, puis une heure, etc. Il important que les parents se chargent de cette adaptation, et ne la lèguent pas « à la grand-mère » car de son déroulement dépend le bien-être de leur bébé à la crèche.
Certaines crèches proposent un "bain d'intégration". Avant l'entrée certaines crèches, invitent les parents à participer des réunions sur la première séparation, le sevrage... Ils échangent leurs difficultés, parlent de la culpabilité qu'ils ont à laisser à leur tout-petit.
Ensuite, les parents et leur bébé entrent dans le groupe. II faut une grande disponibilité, car cette phase dure une semaine, à raison de six heures par jour. Durant la première moitié de la semaine, les parent s’occupent de leur enfant, les puéricultrices observent. Le reste de la semaine c'est le contraire. Cette méthode permet au bébé de découvrir ce nouveau milieu en toute sécurité puisqu'il est avec sa maman. Elle aide aussi à créer un climat de confiance et à tisser des liens avec les puéricultrices qui sont au service du bébé.
En pratique
II faut s'inscrire dès le troisième mois de grossesse
Le prix est fonction des revenus : en moyenne 12 % du revenu net mensuel pour une famille d'un enfant, 10 % pour une famille de deux, 7,5 % pour une famille de trois.
À savoir : les crèches parentales accueillent de petits groupes d'enfants. L'encadrement est fait par des professionnels, parents sont l'initiative du projet pédagogique et sont actifs dans la crèche une demi-journée par semaine, ils s'occupent de l'accueil, de l'animation, ils bricolent.
Pour en savoir plus, contacter l'Association des collectifs enfants parents professionnels : 15 rue Charolais, 75012 Paris. Tél, : 01 44 73 8520.
Une "nounou" à domicile, pour qu'il reste dans son univers
Dans son cadre familier, se réveillant et mangeant à l'heure qu'il veut, l'adaptation de bébé est aisée. C’est plutôt la nounou qui doit s'habituer ! Inconvénient majeur de cette solution : la nounou n'a pas toujours une qualification professionnelle et, en cas de problème entre elle et l'enfant, les parents ont peu de recours.
À vérifier
Il est primordial, pour des raisons de sécurité, d'être attentif à certains points
- Elle doit avoir des papiers en règle (pensez à les photocopier).
- Elle doit savoir s'occuper d'un bébé (biberon, change, toilette), aimer louer avec lui, le promener et se faire respecter.
- Il est important qu'elle parle la langue de I 'enfant afin de pouvoir communiquer avec lui, appeler un médecin.
- Il faut aussi être attentif à son enfant un changement dans son comportement n'est pas forcément un caprice Il peut y avoir un problème plus important qu'il faut découvrir sans tarder.
En pratique
- Selon l'âge de l'enfant et le montant des ressources. 50 à 75 % des cotisations versées à l'Urssaf sont prises en charge par la Caisse d'assurances familiales.
Bien se préparer à la séparation
- Il faut en parler avec son bébé, lui expliquer pourquoi on le laisse dans la journée, lui dire notre tristesse de devoir le confier.
- Le mauvais rôle de laisser son bébé n'est pas dévolu qu'à la maman, il est bien que le papa prenne le relais.
- Il a besoin d'être rassuré, il ne faut pas oublier chaque matin de lui dire qu'on revient le chercher.
- Il faut éviter premières séparations autour de huit mois (âge de l'angoisse de séparation), ou prévoir un temps d'adaptation plus long.
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