Comment surpasser sa peur de la douleur d’un accouchement naturel
Je n’avais jamais pensé donner naissance naturellement, mais quand mon mari et moi avons su que nous attendions notre premier enfant en février 2009, j’appréhendais être à l’hôpital avec la péridurale.
En Janvier 2009, j’ai pleuré quand j'ai dû me rendre à mon cours de préparation à l’accouchement qui se voulait être une "soirée d’information pour l’accouchement à la maison". C’était mon anniversaire et j’aurais préféré plutôt sortir dehors pour le dîner. Je ne voulais absolument pas accoucher à la maison, mais nos finances ne pouvaient pas supporter le coût de donner naissance à l’hôpital surtout s’il y avait d’autres options. Avec mes mains serrées sur mon énorme ventre, sentant ma fille étendue à l’intérieur, je regardais à travers la fenêtre pendant toute la durée du trajet, énervée contre le gouvernement canadien pour ne pas avoir traité mes soins gratuits plus rapidement, énervée contre mon mari pour m'avoir obligée à nous rendre à cette session d’informations et par-dessus tout énervée contre le fait d’avoir à surmonter la douleur de l’accouchement.
La douleur, ça me terrifie. Les animaux, eux, donnent naissance sur leurs lieux de vie. Les animaux gémissent et hurlent quand ils apportent la vie sur ce monde. Mais moi ce n’est pas mon cas, je voulais donner naissance dans un endroit stérile, pas dans ma chambre. Je voulais le faire silencieusement et sans douleur.
Comment cette soirée d’information a changé mon point de vue.
Six mois plus tard, je révélais le fait que notre fille était née ici, dans le salon. Je suis revenue sur comment j’ai grogné et crié pendant mes contractions, comment je me suis assise ici, nue et transpirante devant mon mari, sa mère, deux sages-femmes et leurs étudiants et j’en suis fière ! Ça fait mal, oui, mais je n’ai jamais subi une vraie agonie. La douleur n’a pas été insupportable et c’est devenu quelque chose à la limite du miracle de donner naissance, qui fait partie du processus naturel, aussi important et bienvenu qu’autre chose.
Pour me préparer au travail je n’ai jamais lu aucun livre, ni assisté à aucun cours sur comment respirer durant le travail. J’ai juste lu des témoignages d’accouchement d’autres femmes. J’ai réalisé combien la petite moyenne des accouchements à l’hôpital a construit mon opinion que j’avais : ça semblait gênant, trop médicalisé et impersonnel. Je voulais plus de liberté, me lever et marcher comme je l’entendais, pas de monitoring accroché à mon corps et pas non plus de cathéter planté dans mon bras. Je voulais mon armée de supporter près de moi et donc pas à devoir choisir une personne pour être dans la chambre pendant que le reste attendrait dehors.
J’ai réalisé que le côté animalier de l’accouchement, qui m’a tellement effrayé en janvier est devenu le fondement de ma force. Des millions de femmes ont donné naissances naturellement avant moi, des reines aux paysannes en passant par toutes les catégories de femmes. Elles ont toutes réussi à trouver la force en elle, de faire confiance à leur corps et de surmonter leur peur.
Ma plus grande préparation fut d’apprendre à me faire confiance.
Article traduit par l'équipe d'Oummi-materne - Source de l'article