Le coût des études supérieures des enfants augmente un peu plus chaque année, notamment dans les écoles privées d'ingénieurs ou de commerce. Anticipez ces dépenses s'impose car nul ne sait quelle orientation sa progéniture choisira !
Des frais annexes liés aux études
Le prix moyen par année, dans une école d'ingénieurs ou de commerce, s'élève souvent à 10 000 €, voire à 20 000 € pour les cursus les plus prestigieux. A ces frais s'ajoutent le coût du logement également en hausse dans les grandes villes, les frais de matériel (informatique, meubles...), de transport, de nourriture et, dans de nombreux cas, des frais de séjour à l'étranger. Il faut donc prévoir un budget conséquent par an et par enfant.
Prévoir des placements pour financer les études de vos enfants
De nombreux parents ouvrent, dès la naissance de leur enfant, de façon traditionnelle, un livret A. C'est une bonne idée car il s'agit de l'un des rares placements dont les intérêts demeurent défiscalisés et non soumis aux taxes sociales.
Toutefois, le livret A est plafonné à un montant global de 22 950€ qui se révélera insuffisant pour financer des études supérieures longues. Mais surtout avec la baisse des taux d'intérêt, le taux de revalorisation annuelle est particulièrement faible car actuellement fixé à 0,5 %.
Afin de compléter l'épargne de l'enfant, il est possible d'ouvrir également des livrets bancaires qui ne sont pas plafonnés en montant et dont le taux d'intérêt peut être supérieur au taux du livret A.
Malheureusement, les intérêts seront fiscalisés et subiront le prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 % (17,2 % de cotisations sociales et 12,8 % de part fiscale) ce qui diminue aujourd'hui l'avantage de choisir cette solution.
Investir dans l'assurance-vie
Choisir un placement plus rémunérateur telle que l'assurance-vie s'avère donc judicieux. Deux solutions sont possibles.
- ouvrir un contrat d'assurance-vie au nom de l'enfant ;
- ou à son propre nom en désignant l'enfant comme bénéficiaire en cas de décès.
Il est possible de cumuler les deux solutions. Toutefois, il est plus prudent d'ouvrir un contrat au nom du parent afin d'avoir la certitude que l'enfant ne dilapidera pas l'argent à sa majorité.
Cette solution permet également de garder la main sur le pilotage de l'investissement et sur les arbitrages nécessaires à la bonne gestion de l'épargne. Afin d'être certain d'avoir un placement suffisant le moment venu, il faut commencer à épargner régulièrement et le plus tôt possible. Un versement mensuel de quelques centaines d'euros constitue une bonne solution.
Bon à savoir : Il peut être utilement complété par un versement en capital plus conséquent lors de la souscription du contrat.
Opter pour l'immobilier locatif
L'immobilier locatif constitue également une bonne solution. En effet, acheter des petites surfaces dans des grandes villes universitaires (Paris, Lyon, Bordeaux ) vous permet de disposer de revenus complémentaires que vous pouvez placer dans votre contrat d'assurance-vie dédié au financement des études supérieures de votre enfant.
Dans ce cas, optez pour une location en meublé et choisissez un bail étudiant ou un bail « mobilité ». Avec cette solution, vous pourrez louer plus cher votre bien, choisir le régime fiscal micro BIC et bénéficier, de ce fait, d'un abattement fiscal de 50 % sur vos loyers s'ils ne dépassent pas 70 000 € par an.
De plus, le bail « mobilité » étant d'une durée maximale de dix mois et le bail étudiant de neuf mois, vous pourrez facilement reprendre votre appartement.
Cette possibilité vous permettra, le moment venu, de loger votre enfant dans votre studio s'il effectue ses études supérieures dans la ville choisie et d'économiser, ainsi, le montant d'un loyer.
Oser la donation temporaire d'usufruit
Si vous disposez déjà d'un patrimoine immobilier locatif, vous pouvez effectuer une donation temporaire d'usufruit à votre enfant afin qu'il puisse percevoir les loyers du bien à votre place durant la durée de ses études. Cette solution lui permettra de financer, tout ou partie, de sa scolarité. De votre côté, vous pourrez diminuer votre impôt sur le revenu en n'étant pas imposé sur les loyers encaissés par votre enfant. Vous conserverez également l'entière disposition du bien, votre enfant ne pouvant pas vendre le bien sans votre autorisation expresse.
Par ailleurs, si vous êtes imposable à l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI), vous ne serez pas imposé sur la valeur du bien donné temporairement. Si votre enfant n'est pas soumis à cet impôt, le bien échappera totalement à l'IFI durant la durée de la donation temporaire.
Cette solution peut également s'appliquer à des parts de SCPI ou à un portefeuille d'actions ou d'obligations.
Cette donation temporaire d'usufruit est soumise à des droits de mutation. Pour éviter de payer une note trop importante, vous pourrez donner une valeur d'usufruit la plus proche possible de l'abattement de 100 000 € qui s'applique dans ce cas. Or, la valeur fiscale de l'usufruit temporaire d'une donation d'une durée qui n'est pas supérieure à dix ans, représente 23 % de la valeur en pleine propriété.
De ce fait, vous pourrez donner en usufruit temporaire un bien représentant une valeur maximale de 434 500 € afin de bénéficier pleinement de l’abattement : 434 500 X 23 % = 99 935 €.
Contracter un prêt étudiant
Si vos ressources ne vous permettent pas d'épargner suffisamment pour financer la totalité des études supérieures, votre enfant peut contracter un prêt étudiant dont vous serez la caution.
De nombreuses écoles ont passé des accords avec des banques afin de vous faire bénéficier de conditions plus favorables telles que l'absence de frais de dossier et un taux de crédit plus avantageux.
Votre enfant doit veiller à fixer un montant de remboursement mensuel réellement compatible avec le niveau de ses premiers salaires. Or, le remboursement étant différé à la fin des études, le montant des intérêts grimpe vite même avec des taux d'intérêt bas. Si vous ne pouvez ou ne voulez pas être caution, votre enfant peut bénéficier du prêt garanti par l'État dont le montant maximum s'élève à 15 000 €.
Obtenir des aides pour payer les études de vos enfants
Il est également possible d'obtenir des aides notamment une bourse qui est allouée en fonction des revenus de la famille, du nombre d'enfants fiscalement à charge, et de l'éloignement entre la commune de résidence et le lieu d'études. Cette bourse peut être complétée par une aide au mérite réservée aux étudiants ayant eu la mention « très bien » au baccalauréat. Si votre enfant suit une partie de ses études dans un autre pays européen dans le cadre du programme Erasmus +, il pourra bénéficier d'une aide financière européenne pour couvrir ses frais de voyage et de séjour. Cette aide peut également être complétée par votre région, votre département et votre commune.
Enfin, l'étudiant peut percevoir des aides au logement, s'il remplit certaines conditions.
Optimiser vos choix sur votre budget
Certains choix peuvent permettre de limiter le budget mensuel de votre enfant durant sa scolarité. Le premier poste du budget étant consacré au logement, le choix d'une colocation s'avère économiquement intéressant.
Il en est de même des logements en cité universitaire ou en foyer étudiant. Le choix d'une formation en contrat d'alternance ou de professionnalisation permet également à votre enfant de bénéficier de revenus durant ses études et de se familiariser avec le monde du travail. Ces ressources viendront utilement compléter le montant de la pension alimentaire que vous lui versez. Si votre enfant n'est pas rattaché à votre foyer fiscal, vous pourrez déduire, dans ce cadre, de votre revenu imposable la somme de 5 947 € par an.