Cholestase gravidique : un mal de la grossesse méconnu

Cholestase gravidique : un mal de la grossesse méconnu

Qu'est-ce que la cholestase gravidique?

La cholestase gravidique est une forme réversible de cholestase qui se déclenche chez la femme enceinte. Il s'agit d'un dysfonctionnement du foie, généralement une maladie dans laquelle les hépatocytes, des cellules spécialisées du foie, laissent passer les acides biliaires dans le sang plutôt que dans la bile. Cette complication survient la plupart du temps au troisième trimestre de la grossesse, bien qu'elle puisse arriver plus tôt chez certaines femmes. C'est une pathologie rare puisqu'elle touche environ une femme sur mille.

Existe-il des prédispositions ?

En effet il existerait de multiples facteurs, environnementaux, ethniques, génétiques et hormonaux. Les médecins ne savent encore que très peu de choses sur la cholestase gravidique, et n'ont pas encore assez de recul pour connaitre toutes les prédispositions à cette maladie, certains facteurs prédisposeraient certaines femmes plus que d'autres à la contracter.

Pour autant certains principaux facteurs ont été identifiés : une prédisposition génétique, l'âge maternel supérieur à 35 ans, une grossesse multiple, des antécédents maternels de cholestase gravidique, des antécédents de prurit lors de la prise de contraceptifs oraux et des antécédents de cholestase gravidique lors d'une grossesse précédente.

Comment l'identifier ? 

  • Chez la femme souffrant de cholestase gravidique, l'élévation sanguine des acides biliaires entraîne de fortes démangeaisons. Les sensations de grattement deviennent beaucoup plus intenses la nuit, empêchant la femme enceinte de se reposer. Les grattements se font généralement ressentir aux creux des mains et des pieds.
  • Dans certains cas, la femme peut développer un ictère : la peau prend une couleur jaune, les selles se décolorent et les urines deviennent foncées.

Effets de la maladie sur la mère et le bébé

Cependant, en dehors de ces désagréments, il n'y a pas de risque majeur la mère. Étant donné que la maladie entraîne une carence en vitamine K, elle peut souffrir d'une hémorragie lors de la délivrance du placenta. Elle doit donc être suivie de près. L'accouchement mettra fin à cette maladie qui disparaît en général en quelques jours.

Pour le fœtus, c'est une tout autre histoire, les conséquences peuvent être dramatiques : prématurité, émission de méconium dans le liquide amniotique, anomalies du rythme cardiaque fœtal et mort foetale par anoxie.

style="color: #993366;">Traitements

Ainsi, une femme qui se plaint à son médecin de démangeaisons importantes à partir de 30 semaines d'aménorrhée se verra soumise à des tests sanguins visant à quantifier les sels biliaires qui y sont présents. La maman qui obtient un diagnostic positif de la maladie est généralement hospitalisé le temps de mettre en place un traitement et vérifier que les taux de sels biliaires descendent ou stagnent. Elle sera ensuite soumise à un suivi très régulier jusqu'à l'accouchement.

Si les bilans sanguins sont stables ou reviennent à des taux normaux, la mère peut être autorisée à poursuivre sa grossesse jusqu'au jour j, dans le cas contraire et par prudence les médecins préfèrent déclencher l'accouchement une fois le stade prématurité dépassé afin d'éviter la mort foetale.

style="color: #993366;">Conclusion

La cholestase gravidique est une maladie encore méconnue. Bien qu'elle affecte un faible pourcentage de femmes enceintes, celles qui en souffrent doivent prendre au sérieux leurs symptômes et se faire suivre adéquatement pour éviter un dénouement dramatique.

Si vous avez un doute, passez un coup de téléphone à la maternité ! La plupart du temps vous serez invité à venir pour avoir une prise de sang et vérifier que votre bilan ne soit pas perturbé. Dans le cas contraire, parlez-en à votre généraliste, mais ne restez pas avec ce doute.