Cette scène de VEO qui m'a laissée sans mots ...
Ce matin en allant faire mes courses, j'ai assisté à une scène étrange. Oui étrange, car elle semblait banale, personne n'y prêtait attention à part la caissière qui en rigolait. Et moi dans tout ça ? Je suis restée là, paralysée, à regarder cette scène, impuissante. Cette impuissance était douloureuse voire quasi insupportable.
J'étais à la caisse de mon supermarché, j'attendais mon tour pour mettre mes produits sur le tapis le temps que la première personne ait fini. Cette personne était une maman accompagnée de sa petite fille, âgée d'environ 4 ans et d'une amie. L'enfant semblait visiblement trouver le temps long, comme beaucoup d'enfants au supermarché, me direz-vous. L'immobilité, l'attente, la patience, tout ça est compliqué pour un enfant de cet âge-là. Les rayons des supermarchés n'aidant pas non plus avec ses multiples tentations : jeux, bonbons, gâteaux, toutes sortes de choses qui rendent un enfant et son parent nerveux.
La petite fille tournait en rond, marchait le long de l'allée, touchait les portiques des autres caisses et la première menace tombe : "tu restes ici, tu attends sinon tu vas te prendre une fessée". La maman qui commençait à s'énerver par ricochet stressa d'avantage l'enfant ; celle-ci s'éloigna de quelques pas pour regarder ce qu'il se passait à peine plus loin et là, la deuxième menace tombe : "Rigole, rigole car quand on va rentrer je te jure que tu vas pleurer !" et son amie qui enchérie : "hahaha, tu as envie de lui mettre une bonne fessée, hein !" et la caissière qui renchérie par un rire. La maman termine de payer, se retourne et colle une gifle à la petite fille.
Je suis restée pétrifiée, cette scène m'a rappelé la petite fille que j'ai été et qui elle aussi a reçu des gifles.. Telle une éponge, je me suis remplie de tout ce qu'elle pouvait ressentir à ce moment : honte, humiliation, colère, frustration, peur. Je ne juge pas, je ne blâme pas la maman qui avait visiblement besoin d'être écoutée et d'avoir des solutions saines et bienveillantes à explorer avec son enfant à ce moment précis. Je m'en suis voulue de ne pas avoir pu en proposer à cette personne et lui proposer de l'écoute, mais mon mari qui partage les même idées que moi sur la VEO me rassura en me disant qu'il n'aurait peut-être pas été très judicieux de l'interpeller car elle aurait probablement mal réagi de cette intervention et créer un scandale dans le magasin.
Si j'écris tout ça, c'est avant tout pour dire NON, cette scène n'est pas normale et ne doit pas être banalisée. Nous ne devons pas essayer de dire "ce n'est pas si grave que ça" car si justement, la violence a beaucoup de répercussions négatives sur l'enfant, sa santé et son développement ; quand elle est faite en public, le sentiment de honte et d'humiliation est multiplié provoquant j'en suis sûre des dégâts encore plus importants sur ce petit être en construction. Cet écrit est là aussi pour dire qu'il existe des pistes à explorer, des blogs, des sites, des associations qui peuvent vous aider dans votre cheminement vers la non-violence, qu'une fessée ça arrive mais que ce n'est pas normal et que ça ne doit plus se reproduire. C'est une scène qu'on pense inoffensive, mais vue par des petits yeux, elle peut être terrifiante et choquante. Mon fils est encore trop jeune pour pouvoir mettre des mots sur tout ça, mais ça aurait pu être un très bon exercice pour un enfant plus âgé.
Une fois dans la voiture, je me suis questionnée : que pouvons-nous faire à notre niveau contre cette violence éducative ordinaire ? Contre toutes ces scènes de violence banales envers les enfants ? Comment pouvons-nous lutter en faveur des droits des enfants?
- Intervenir avec bienveillance ?
- Continuer de propager de l'informations contre la VEO ?
- Apporter de l'aide aux associations en faveur des droits des enfants ?