Première partie...
Cerveau, éducation et stress
Catherine Gueguen, pédiatre française, nous explique dans son livre "Pour une enfance heureuse" pourquoi les VEO (Violences Éducatives Ordinaires) impactent (négativement) le cerveau des enfants.
Le stress coupe les connexions neuronales et tue des neurones. Donc l'enfant fortement stressé depuis sa conception pourrait avoir des zones atrophiées/moins développées dans son cerveau une fois adulte. Il en découle beaucoup de problèmes (psy, apprentissage, TOC, etc.).
Découpage du cerveau
Grossièrement, on divise actuellement le cerveau en 3 parties :
- Le cerveau reptilien est en charge de toutes les fonctions physiques : respirer, digérer, marcher... et en cas de danger : attaquer ou fuir.
- Le système limbique, aussi appelé cerveau émotionnel, est une région où se trouve, notamment, l'hippocampe et l'amygdale. Il est impliqué dans la gestion des émotions et du comportement et fait le lien entre le cerveau reptilien et le neocortex.
- Le neocortex est la partie qui gère la mémoire, les capacités d'apprentissages, la créativité... C'est la matière grise !
Et en neurosciences ?
Le cerveau n'est vraiment "opérationnel" qu'à partir de 5 ans (au plus tôt) et arrive à maturité entre 25 ans et 40 ans (selon les experts !). Les études sur le cerveau sont assez récentes, ce sont encore les balbutiements.
D'après le Dr. Gerald Hüther, nos transmetteurs neuroplastiques se déversent dans le cerveau chaque fois que l'on ressent de l'enthousiasme, et ce, toute la vie ! Ce qui fait que, même à 80 ans, on peut apprendre tant qu'on est heureux et motivé !
Développement cognitif
Après la naissance, des millions de connexions neuronales se font et se défont en fonction de l'environnement de l'enfant. À 2 ans, un enfant en a deux fois plus qu'un adulte. Elles disparaîtront au cours de l'enfance et de l'adolescence pour ne laisser la place qu'aux connexions les plus utilisées. La vidéo du Dr Hüther permet de mieux comprendre le choix qui s’opère dans le cerveau de nos bambins.
Les tempêtes émotionnelles de nos petits sont dues à des connexions neuronales encore peu développées. Comme le cortex n'est pas non plus mature chez l'enfant, le circuit des émotions est géré par l'amygdale en lien avec le cerveau reptilien. Il faut savoir que les violences augmentent les taux de stress et de peur chez l'enfant. En effet, les chemins neuronaux se font par habitude.
Pour amener de la raison dans ces réactions, il faut développer le neocortex et calmer l'amygdale en nommant les émotions et ressentis, en rassurant et en calmant l'enfant.
Le cerveau est immature encore à l'adolescence !
Les lobes frontaux/temporaux qui permettent la régulation des émotions sont en plein développement vers 16/17 ans... Avant ça, les enfants ont beaucoup de mal à prendre du recul et à maîtriser leurs émotions. Si nos ados ont moins de tempêtes émotionnelles, ils ne sont pas forcément capables de prendre du recul. Si on a calmé leur amygdale quand ils étaient petits, leurs connexions neuronales sont plus performantes. Cependant, si on a nié leurs émotions, ils auront encore plus de difficultés. D'où la potentielle crise d'adolescence 🙂
En conclusion :
- Faire attention au stress et à l'environnement de l'enfant (et de la future maman) permet à son cerveau de se développer du mieux possible (sans zones atrophiées). En effet, le cerveau du bébé est très sensible au stress. C'est pourquoi, dès la conception et particulièrement à la naissance, il est nécessaire pour la maman d'avoir un environnement apaisé. Faire des choses qu'elle aime, ressentir de l'amour, de la sérénité rendra la future maman plus maternante (il y a des études scientifique sur le sujet) car elle fabriquera plus d'ocytocine.
- Nommer les ressentis calme l'amygdale. Celle-ci transmet ensuite à l'hippocampe. L'hippocampe (sorte de centre de tri) déplacera l'information de la mémoire implicite (réactions impulsives - danger - automatisme) à la mémoire explicite (compréhension, prise de recul, meilleure gestion des émotions).