Je ne suis pas de nature patiente et pourtant j'ai appris à calmer la course folle de mes réactions qui me faisaient partir au quart de tour. J'ai été celle qui proclamait "qu'une fessée n'a jamais tué personne!" que les petits "caprices" je saurais les gérer moi... Je suis devenue différente en moins d'une année! Un changement de cap radical. Patience, écoute et bienveillance sont devenus des mots de mon quotidien.
Une rencontre qui a changé ma vie...
Il m'a fallu un vrai déclic, un coach de vie pour me mettre la réalité en face. Et un sacré travail s'est opéré grâce à lui, une introspection, une vraie remise en question. Ce coach pourtant ne parlait pas, ne bougeait presque pas et en plus me demandait de prendre soin de lui à 100%. Notre rencontre après 9 mois de partage et d'échange m'a permis de remuer des choses enfouies, de fouiller dans mon enfance pour trouver des réponses et surtout m'écouter enfin...
On ne naît pas parent bienveillant, on le devient !
Vous l'aurez compris, je parle de la naissance de mon premier enfant. Au fil des mois et de son développement, j'ai appris à me connecter à lui, à essayer de le comprendre. Et surtout à mettre au placard mes vieux principes et la VEO (violence éducative ordinaire) que je pensais normale. Cela a pris du temps et des erreurs, beaucoup d'erreurs! Parfois quand j'y repense j'avoue que je culpabilise, mais je me répète que j'ai fait ce que je pensais le mieux à ce moment-là.
J'ai fait du mieux que j'ai pu...
Souvent je vois des parents qui se questionnent sur l'éducation, sur les soins de bébé et sur le sommeil, entre autres... Exposer leur façon de faire en pensant bien s'y prendre et se faire "incendier" par d'autres... Je suis souvent choquée du manque de bienveillance de parents qui se disent justement bienveillants. Pour moi la bienveillance s'applique à tous, adultes compris. Quand je lis sur les réseaux sociaux des commentaires méprisants ou qui blâment le parent, je ne peux m'empêcher d'être touchée.
Parce que je me revois maman débutante, cernée jusqu'aux pieds avec mon bébé allergique aux protéines de lait de vache pas encore diagnostiqué. Ecoutant les conseils de ma pédiatre, le faisant dormir dans sa chambre à un mois alors qu'il préférait le cododo et moi aussi. Le diversifiant à 4 mois parce que j'avais hâte que le papa participe à son alimentation. Le laissant hurler dans sa chambre à 9 mois parce qu'on ne m'avait jamais expliqué que c'était nocif pour lui et que ses réveils étaient normaux et que j'aurais dû écouter mon instinct qui me disait de lui répondre. Je me revois perdue devant ses pleurs interminables qui ne se calmaient que dans son cosy, cosy dans lequel il pouvait dormir plus de 5 heures d'affilée et moi aussi.
De l'empathie et de la douceur...
Comment aurais-je réagi si on m'avait traitée d'inconsciente, de maman qui ne respecte pas le rythme de son bébé ou que sais-je encore? J'aurais culpabilisé en secret et me serais braquée en public. Alors qu'en amenant les choses avec douceur, en se mettant à ma place, j'aurais sûrement ouvert le dialogue et changé ce que je pensais être le mieux pour mon bébé. C'est pour cela que quand je lis une question ou vois une publication qui à première vue me "choque", je me dis toujours "Stop, rappelle-toi qu'il ou elle pense faire le mieux pour son enfant". Il vaut mieux planter une petite graine qui poussera en temps voulu que de braquer la personne pour de bon.
Je le répète très souvent, l'éducation bienveillante est un cheminement. Long, tumultueux et qui évolue constamment au fil des évolutions de notre enfant, au fils des enfants qui viennent agrandir notre foyer. Nous avons tous des bagages de notre enfance, plus ou moins lourds, chargés et douloureux qui nous ralentissent dans notre progression. Donc ne l'oublions pas, avant de répondre à une amie, un proche ou un inconnu posez-vous la question:
"Qu'est-ce que j'aurais aimé entendre si c'était moi à sa place?"