À l'âge d'un an, votre enfant pèse environ trois fois son poids de naissance, mais le rythme de prise de poids va commencer à se ralentir considérablement. Il doit être capable de se nourrir assez bien avec les doigts et de tenir un verre ou une tasse. Il s'assoit avec vous à table, sur un siège rehaussé, et partage souvent votre menu, à condition que les aliments soient coupés en petits morceaux.
Lorsque vous retracez sa première année, vous vous rendez compte des progrès considérables qu'il a faits en si peu de temps. Il a terminé la première étape de son existence et entre dans une phase d'indépendance et de confiance accrue.
Ce qui vous attend durant les repas
Dans les mois suivants, il va comprendre que la cuillère se porte à la bouche de face et non sur le côté ; il va apprendre comment se servir d'une paille (en carton), comment poser une tasse sans en renverser le contenu et l'art délicat de lécher une glace.
Il sera ravi, contrairement à vous, de découvrir qu'il est capable de jeter sa nourriture par terre et de cracher. Il va apprendre qu'il peut « demander » une chose précise en montrant du doigt, saura très bien quand vous mangez quelque chose et que vous ne voulez pas qu'il le voie, et aura le chic pour dénicher la boîte de petits gâteaux ! C'est à ce moment qu'il commence à vous imiter en disant « non » et réalise que, s'il a la capacité de se nourrir, il a aussi la possibilité de refuser de manger : c'est le début de l'autonomie, il se rend compte qu'il peut prendre des décisions lui-même et il en profite.
Le fait de pouvoir marcher lui ouvre de nouveaux horizons, et son désir de découvrir son environnement est plus fort que son envie de nourriture. Il grandit, grossit moins vite et son appétit diminue. Il lui arrive de chipoter ses aliments et même de refuser de manger sans réclamer avant le prochain repas. Bien qu'il ait toujours besoin de votre aide à table, il commence à se montrer parfois agacé de votre intervention.
La suppression du biberon
Certains bébés, d'eux-mêmes, vers l'âge de 8-9 mois rejettent le biberon et préfèrent la cuillère. D'autres l'apprécient beaucoup, pour manger bien sûr, mais aussi comme objet de réconfort (il en est de même pour une tétine, une couche ou un jouet).
Bien que l'on conseille souvent d'arrêter le biberon vers l'âge d'un an, ce n'est pas grave si votre bébé préfère, par exemple, prendre son petit déjeuner encore de cette manière ; pour vous, surtout si vous travaillez, cela est même plus facile (mais ne le laissez jamais boire au biberon seul, sans surveillance).
Par contre, essayez de le déshabituer progressivement du « biberon réconfort » au cours de la journée et le soir : profitez d'un séjour chez les grands-parents, par exemple. Si vous tardez trop à changer un peu ses habitudes, sa dépendance envers le biberon, mais aussi envers une tétine (peu hygiénique de surcroît) ou un « doudou », augmentera avec le temps.
En aucun cas, ne créez de rupture traumatisante ; s'il s'y oppose, laissez-le tranquille pendant quelque temps pour réessayer plus tard, il n'est peut-être pas prêt à ce changement « qui le fait devenir grand ». D'une manière générale ne provoquez jamais de brusques changements dans ses habitudes, mais essayez de l'habituer en lui montrant les avantages de la nouvelle situation.
L'alimentation chez l’enfant de 1 à 3 ans : source de conflits
À cet âge, la farouche volonté d'indépendance peut être assez déroutante au moment des repas. Le repas peut devenir une source de conflits entre les parents et l’enfant : que vous le grondiez continuellement ou, au contraire, que vous lui permettiez d'aller se promener un biscuit ou un jus de fruit à la main — afin d'être assurée qu'il mange quelque chose ou pour avoir la paix — le résultat sera également négatif.
La meilleure solution est de rester calme et d'éviter les scènes.
Proposez de la nourriture uniquement aux heures des repas et essayez d'éviter les distractions pendant ceux-ci. S'il ne veut prendre qu'un des aliments que vous lui proposez, ne vous y opposez pas ; il mangera davantage lorsqu'il aura faim. Ne le forcez jamais.
Les repas en famille
Faire face aux repas avec un tout-petit demande du tact ainsi qu'une certaine fermeté. Tout d'abord, vous devez admettre que votre enfant devient plus indépendant et lui donner la possibilité de s'exprimer. Vous pouvez l'aider en lui donnant ses propres couverts (couteau, fourchette et cuillère) même s'il ne s'en sert pas encore.
À table, vous pouvez aussi l'autoriser à se servir dans les plats, mais ne vous attendez pas à ce qu'il sache quelle quantité prendre. Il a souvent les yeux plus gros que le ventre ! Si, dans un premier temps, il refuse ses pommes de terre et sa viande, il les prendra peut-être lorsqu'il verra chacun se resservir. En attendant, son repas sera froid mais il aura eu le temps de comprendre ce qui se passe à table.
Mettez un peu de pain complet près de lui pour qu'il le grignote les jours où rien de ce qu'on lui présente ne le tente.
Servez-lui de petites quantités s'il a peu d’appétit ; il sera moins découragé à l'idée d'ingurgiter le contenu de son assiette et aura le plaisir d'en redemander. De petites quantités l'encouragent à goûter. Par ailleurs, l'enfant mange toujours mieux ce qu'il a choisi lui-même.
Si vous lui permettez d'exercer son indépendance, vous allez d'autant plus facilement pouvoir lui faire respecter quelques règles de conduite. Le respect de ces règles dépend de leur nombre ainsi que de leur objectif. Voici les principales : lui permettre de manger seulement lorsqu'il est assis ; s'il se lève, son assiette est enlevée jusqu'à ce qu'il ait regagné sa place.
Etablissez également un temps limité par repas : s'il ne fait que jouer et traîne pour manger, enlevez-lui son assiette au bout de 20 minutes, par exemple ; s'il refuse de manger ou ne mange que très peu, soyez ferme et ne lui donnez pas à manger avant le repas suivant ; par contre, ne le forcez pas à manger de tout.
Si rien n'y fait, votre petit enfant n'est peut-être pas prêt à manger avec le reste de la famille. Dans ce cas, vous pouvez lui donner son repas avant ou après vous, afin de lui accorder toute votre attention. Lorsqu'il sera capable de changer d'attitude, il pourra de nouveau se joindre à vous autour de la table.
Votre enfant mange difficilement
Si votre enfant fait des difficultés pour manger, assurez-vous d'abord qu'il n'est pas souffrant. S'il est souvent sujet à des otites, des rhumes ou des bronchites, il est possible que son appétit soit perturbé pendant un certain temps.
Par contre, s'il va bien et ne perd pas de poids, vous pouvez être certaine qu'il ne se rendra pas malade en sautant un repas. Si vous êtes anxieuse, il le sent certainement et cela peut le perturber. Détendez-vous et tout ira mieux.
Quelques suggestions et menus pour les repas de l’enfant
Maintenant que votre enfant peut avoir le même menu que vous, la préparation de ses repas va dépendre d'autres critères : est-ce qu'il mangera seul, avec un frère ou une sœur aînée ou bien avec toute la famille ? Ce qu'il prend à table dépend de ce qu'il a avalé aux précédents repas et des petits gâteaux qu'il a grignotés.
Si l'enfant mange fréquemment seul, il est tentant pour la mère, sans que ce soit intentionnel, de ne plus lui donner que de la nourriture préparée : purée en sachet, poisson pané surgelé, yaourts aux fruits.
Cela ne fait pas de mal de temps en temps, mais ces 4 aliments contiennent souvent des additifs et les enfants, s'habituant très vite à ce genre de nourriture un peu fade, finissent par refuser les fruits et les légumes frais dont le goût est plus marqué.
Vous pouvez préparer des repas simples et riches en vitamines avec des aliments frais.
Équilibrez son régime au cours de la journée en répartissant, sur les conseils de votre médecin, lait et laitages, viande ou poisson, féculents (pain, pommes de terre...), légumes et fruits frais.
Le petit déjeuner
Habituez votre enfant à prendre un petit déjeuner riche et équilibré ; prenez vous-même cette bonne habitude ; proposez-lui une farine chocolatée ou des céréales (type muesli) avec du lait, une tartine, et pourquoi pas un jus de fruit ou quelques morceaux de fruits frais.
Déjeuners
- Jambon, pâtes, fromage à pâte cuite et pomme râpée ;
- Foie, purée de pommes de terre, petit suisse, fruits frais ;
- Poisson poché, épinards, compote de fruits et yaourt ;
- Œuf à la coque, légumes frais, camembert, fruit ;
- Bifteck haché, haricots verts, gruyère, banane ;
- Cervelle, riz, fromage blanc, compote de fruits ;
- Agneau, purée d'artichaut, yaourt, fruit.
À partir de 18 mois, vous pouvez commencer à lui servir une entrée (carottes râpées, poireaux, sardines, etc).
Dîners
- Potage de légumes, yaourt, pomme au four
- Potage à la semoule, œuf à la coque, tomates
- Potage aux carottes, pâtes au beurre, crème renversée
- Potage de légumes, riz au beurre, compote de fruits
- potage aux flocons d'avoine, omelette d'1 œuf, yaourt nature ou fruit.
Ne lui servez pas de trop grosses quantités, et disposez les aliments séparément sur l'assiette, de façon qu'il puisse choisir.
Ne soyez pas trop stricte sur l'ordre des aliments : s'il préfère commencer par le dessert, laissez-le faire.
Astuce : Lorsque vous préparez le repas du soir, vous pouvez cuisiner une quantité plus importante, afin de mettre le surplus au congélateur, ou en garder deux portions pour le déjeuner du lendemain.
Les sucreries
Lorsque votre enfant commence à fréquenter d'autres enfants, il devient difficile d'éviter qu'il ne mange entre les repas. Le problème ne vient pas nécessairement de la fréquence de ces «en-cas» mais de ce que l'enfant mange. Les gâteaux, les glaces et les bonbons sont non seulement néfastes pour son appétit, mais encore contre-indiqués pour ses dents. Quels que soient vos efforts pour restreindre les sucreries, lorsque votre enfant se trouve chez des amis ou même dans votre famille, il est probable qu'on lui propose des boissons sucrées et des gâteaux. Souvent les visiteurs apportent des sucreries. La façon de s'en sortir dépend des circonstances. Il est embarrassant de refuser ces cadeaux et difficile pour l'enfant de comprendre pourquoi il ne peut les accepter. Expliquez avec diplomatie que votre enfant n'a le droit de manger des sucreries que le week-end par exemple.
À cet âge, vous pouvez encore réussir à ne lui donner qu'un des bonbons du paquet et à ranger le reste pour plus tard.
Suggérez à vos amis et à votre famille qu'il est préférable d'offrir des puzzles, des livres ou de petits jouets plutôt que des sucreries.
Si vous êtes en visite ou sur une aire de jeu avec des gens que vous ne connaissez pas suffisamment pour expliquer les raisons de votre réticence, emportez des biscottes, des fruits ou un morceau de pain. De cette façon, vous serez certaine que ce qu'il avale n'est pas nuisible à sa santé.
Laissez-le participer à la création des repas !
Lorsque votre enfant grandit, il adore vous aider à la maison et veut choisir les menus, et même préparer une partie du repas. Cela fait partie de son développement et c'est ainsi une façon de l'intéresser à la nourriture afin qu'il apprécie mieux ses repas. C'est un excellent moment pour lui proposer de nouveaux aliments. Jouer avec une cuisine de poupée, verser de l'eau avec un pichet, faire des formes avec de la pâte sont des activités qui plaisent au tout-petit, mais, bientôt, il ne s'en contentera plus et voudra utiliser de vrais ingrédients.
Au début, il peut choisir avec vous les aliments au supermarché, ou bien prendre la bonne casserole dans le placard, ou encore mettre le sucre dans la tasse. Sa contribution lui procurera beaucoup de plaisir, lui fournira l'opportunité de répéter certains gestes et de perfectionner sa préhension et la coordination de ses mouvements en général. Il aime porter les choses à votre place. Vous pouvez lui donner une assiette (incassable) à porter dans la salle à manger ou à poser dans l'évier, mais ne lui confiez surtout rien de chaud ou de liquide.
L'obésité chez l’enfant de 1 à 3 ans
La plupart des tout-petits ont le ventre rond, de bonnes joues et ne sont pas pour autant obèses. Mais attention, certains enfants sont trop gros, interrogez votre médecin si tel est le cas et ne négligez pas ce problème qui peut avoir plus tard des conséquences sérieuses. Ne croyez pas votre entourage qui vous dira qu'un enfant gros est un enfant en bonne santé.
Si votre enfant a un poids trop élevé, le but n'est pas de le faire maigrir, mais d'arrêter la prise d'excédent pondéral.
Si vous aussi avez un problème de poids, il est probable que le régime familial nécessite des modifications. Cuisinez-vous avec beaucoup de graisse ? Grignotez-vous souvent des gâteaux entre les repas ? Faites-vous plusieurs grands repas par jour quelle que soit votre faim ?
Il est possible que vous forciez votre enfant à manger plus qu'il ne lui est nécessaire. S'il vous dit, ou vous montre par son attitude qu'il a assez mangé, n'essayez pas de le persuader de finir son assiette. Il n'obéirait certainement que pour vous faire plaisir.
Si c'est simplement lui qui a un appétit féroce, encouragez-le à se dépenser pour éliminer les calories superflues. La plupart des enfants aiment sauter, courir et grimper, mais vous pouvez aussi l'emmener à la piscine. Regardez d'un œil critique la nourriture qu'il absorbe et évitez le plus possible tout ce qui est gras et sucré. Donnez-lui des aliments pauvres en calories comme des laitages peu gras (20 % de m.g.). S'il a encore faim, servez-lui des légumes à volonté. Ne mettez pas systématiquement du beurre sur son pain ; il ne fera vraisemblablement pas la différence.
Encouragez-le à manger seul, cela ralentira son rythme.
Tableau récapitulatif des aliments recommandés et à éviter
RECOMMANDÉS | AUTORISÉS | À ÉVITER |
Céréales de petit déjeuner (semoule de blé ou flocons d'avoine) | Fruits secs | Excès de beurre et de matières grasses |
Pain blanc ou complet | Œufs : en omelette, pochés ou brouillés | Frites |
Poulet | Jus de fruit | Viandes grasses |
Poisson frais | Poisson pané frit | Saucisses |
Viande maigre | Yaourt aux fruits | Miel |
Foie, cervelle d'agneau ou de mouton | Jambon | Confitures |
Lentilles | Saucisses maigres | Ketchup |
Fruits et légumes, frais et légèrement cuits | Gâteaux simples (sans crème Chantilly ou pâtissière) et peu sucrés | Mayonnaise |
Pâtes | Margarine | Entremets instantanés |
Pommes de terre bouillies, en purée ou en morceaux | Fruits en conserve | Excès de sel |
Riz | Légumes en conserve | Excès de sucre |
Yaourt nature | Biscottes | Gâteaux très sucrés |
Fromage | Noisette de beurre frais saupoudrée de persil | Flans |
Fond d'artichaut | Finement haché | Céréales trop sucrées |
Boissons gazeuses et sucrées | ||
Fruits au sirop |
Ce qu'il faut savoir :
- 1 œuf entier = 50 g de viande = 50 g de poisson.
- Il ne faut donner de la viande qu'une fois par jour. La viande doit être maigre (veau, boeuf, jambon, poulet, etc.) et grillée ou rôtie.
- Tous les fromages, y compris ceux fermentés comme le gruyère ou le roquefort, conviennent aux enfants.
- Les boissons sucrées sont à proscrire. N'oubliez pas qu'un litre de soda fruité équivaut à 24 morceaux de sucre.
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