Difficulté d'élocution dont souffrent beaucoup d'enfants, le bégaiement est à prendre au sérieux. Pour vaincre les difficultés d'élocution, une approche différente mêlant relaxation et lecture expressive se distingue par son efficacité. Nos explications.
Le bégaiement chez l’enfant : d’autres méthodes possibles
Nous avons déjà évoqué sur notre site plusieurs traitements de ce si pénible handicap. Mais nous n'avions pas manqué de signaler que divers autres étaient également susceptibles d'être mis en œuvre. En effet, dans ce domaine si particulier du bégaiement chez l'enfant, de multiples approches sont possibles. Chaque cas peut souvent mieux relever d'une méthode que d'une autre.
Aussi nous paraît-il important de pouvoir compléter nos différents articles par la lettre reçue d'un de nos lecteurs, le docteur F. Ottiger, ayant tenu, après lecture de notre article, à nous faire part de son expérience de spécialiste en phoniatrie. Voici ses conseils pour effectuer au mieux la rééducation élocutionnelle souhaitée.
Une spontanéité à respecter
Le bégaiement naît, chez l'enfant prédisposé, des efforts qu'il fait pour mieux parler. Cette demande d'effort de parole constitue d'ailleurs le facteur le plus important à l'origine et à l'entretien du trouble.
Parmi les commandements proposés face à l'enfant bègue, l'un des plus pernicieux n'est autre que celui qui incite l'enfant à refaire tout doucement ses phrases. Rien de tel pour orienter un enfant vers une parole artificielle, avec perte de toute spontanéité. Cela risque même d'aboutir à enfermer cet enfant dans son bégaiement.
L'attitude des conseils tels que "détends-toi", "respire", "articule" ou "pense à ta phrase" est nocive parce qu'elle oriente l'enfant vers une prise en charge volontaire du détail d'exécution, de sa parole, ce qui peut donner parfois un résultat apparemment satisfaisant, mais au prix de la perte du caractère spontané et vivant de la parole. Normalement, quand on parle, on ne pense pas tellement aux mots ni aux phrases et encore moins aux syllabes. On a l'esprit occupé par les événements composant l'échange verbal.
Relaxation mieux que régulation
L'interlocuteur actif s'intéresse d'abord à ce que l'enfant veut dire et secondairement seulement à la qualité formelle de la parole. Il n'hésite pas à proposer à l'enfant une fin pour sa phrase ou le mot qui bloque.
Il ne fait pas mystère du trouble et n'hésite pas à parler avec l'enfant de son bégaiement comme d'une chose ennuyeuse, certes, mais qu'on accepte et pour laquelle on cherche une solution. Cette attitude n'est pas toujours facile à faire adopter. Elle demande un travail plus ou moins prolongé avec les parents. C'est dire que la prise en charge du jeune bègue ne s'improvise pas et demande un thérapeute compétent.
L'orthophonie classique utilise fréquemment des techniques de régulation rythmique de la parole au moyen d'un geste de la main ou d'un doigt.
Nous déconseillons ces techniques, même si elles peuvent aider certains bègues, car elles aboutissent fréquemment à une parole artificielle.
Nous préférons des méthodes faisant appel, entre autres, à la relaxation et à la lecture expressive, méthodes plus soucieuses du confort du sujet et de sa spontanéité que de la qualité formelle de sa parole.
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À retenir sur le bégaiement
- Parmi les très diverses méthodes proposées aujourd'hui pour corriger le bégaiement, certaines peuvent mieux convenir à votre enfant.
- Toujours savoir respecter la spontanéité de l'enfant, sans lui imposer la contrainte d'une répétition, est le fondement de celle mise en œuvre à la Salpêtrière.
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