La vie avec un petit enfant laisse peu de temps libre, et c'est souvent vers cette période que l'on commence à penser à un autre enfant. Même si vous n'y avez pas encore songé, il est possible que votre entourage vous pose la question et vous incite à y réfléchir.
Avoir un autre enfant : les bonnes questions à se poser
L'enfant unique n'est pas nécessairement trop gâté et ne souffre pas obligatoirement de la solitude ; certains s'épanouissent parfaitement dans une unité familiale restreinte et sont équilibrés et charmants ; d'autres ont soif de compagnie ou se trouvent en état d'infériorité lorsqu'ils commencent l'école et sont confrontés pour la première fois à la brutalité et à la tricherie d'autres enfants.
Par ailleurs, il arrive qu'un enfant d'une famille nombreuse ne parvienne jamais à surmonter sa jalousie envers un frère ou une sœur, alors que d'autres sont très liés entre eux. Il n'y a aucune possibilité de prévoir comment vont réagir vos enfants au contexte familial : cela dépend en partie de votre façon de vous conduire avec eux, mais aussi de leur personnalité. Quelle que soit l'opinion des autres, ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose de n'avoir qu'un enfant et ce n'est pas non plus forcément irresponsable d'en avoir six, du moment que vous en ressentez le désir profond et que vous avez les moyens d'assumer la situation.
Quel est le meilleur écart ?
Encore une question qui n'a pas qu'une réponse. Les enfants rapprochés peuvent s'entendre très bien ou au contraire souffrir de jalousie et se disputer constamment. Un grand écart d'âge peut permettre que se crée une solide amitié entre eux ou, là encore, une distance et un détachement marqués. Cela dépend, encore une fois, de leur personnalité et de votre attitude.
Les aspects pratiques à prendre en compte
Lorsque vous envisagez une nouvelle grossesse, les aspects pratiques entrent également en jeu. Certaines femmes préfèrent avoir des enfants rapprochés pour être plus rapidement débarrassées des biberons et des couches, surtout lorsqu'elles désirent reprendre peu après leur activité professionnelle. D'autres préfèrent attendre un certain temps avant de recommencer le cycle des nuits interrompues et tous les soins inhérents au nouveau-né.
Préparez votre enfant à l'idée d'un nouveau bébé
Si vous avez décidé qu'un écart de deux ans vous convient, votre premier sera encore un tout petit enfant lorsque le bébé naîtra. Vous devez donc préparer l'aîné à cette naissance, directement et indirectement. Vous pouvez commencer lorsque vous êtes enceinte de quelques mois. Parlez à votre enfant des bébés en général : montrez-les-lui dans la rue, ou rendez visite à des amis qui ont un nourrisson. De cette façon, il comprendra qu'un bébé fait partie de la vie familiale.
Lorsque vous pensez qu'il est prêt, vous pouvez lui dire que vous attendez un bébé. Il vaut mieux ne pas trop tarder, car il risque de se douter de quelque chose en voyant votre ventre s'arrondir et en entendant votre entourage en parler.
Montrez-lui où grandit le bébé et laissez-le sentir quand il bouge. Racontez-lui la vie avec un bébé : les choses amusantes mais aussi les moments agaçants, en prenant exemple sur sa propre petite enfance. N'insistez pas sur le fait qu'il pourra jouer tout de suite avec lui, il serait déçu en voyant le nouveau-né si fragile. Il se sentira important si vous lui demandez de prêter ses anciens vêtements.
Essayez de lui faire comprendre qu’un nouveau-né exige beaucoup de travail et que vous aurez un peu moins de temps pour jouer avec lui. Rassurez-le en même temps, cela ne veut pas dire que vous l'aimerez moins, mais que vous aurez besoin de son aide pour vous occuper du bébé.
L'adaptation au nouveau bébé
Le bébé va perturber un peu votre aîné, mais ce qui le dérange le plus c'est que votre attention soit fixée ailleurs. Les activités qui lui plaisent et la compagnie de personnes qu'il aime tout particulièrement vous aideront à la naissance. S'il se plaît chez de nombreux membres de la famille et chez des amis, il sera plus facile de l'encourager à y passer du temps après votre accouchement, sans qu'il pense que vous voulez vous débarrasser de lui. Si vous n'avez pas la ressource de la famille ou des amis, habituez votre enfant à aller à la garderie pendant votre grossesse.
Si votre enfant a 3 ans, pensez à l'inscrire en maternelle quelques mois avant la naissance, afin qu'il ne croie pas que c'est le nouveau venu qui le chasse de la maison. Lorsque la date de l'accouchement approchera, expliquez à votre enfant qu'il va falloir que vous vous absentiez quelques jours pour aller à la maternité ; dites-lui qui va le garder pendant la journée. La transition s'opérera plus facilement si cette personne ou le père ont déjà l'habitude de s'occuper régulièrement de l'enfant avant votre absence.
Après la naissance du second enfant
De retour à la maison, laissez-le tranquillement examiner le bébé et prenez le temps de lui faire un câlin ; l'idéal est que quelqu'un d'autre soit présent pour tenir le bébé tandis que vous vous occuperez de l'aîné. Les premières semaines, l'aide du papa sera précieuse car il distraira le grand pendant que vous donnerez les soins au nourrisson.
La jalousie du premier enfant : savoir la gérer
Tous les parents veulent que leurs enfants s'entendent parfaitement et ressentent la jalousie comme un échec. Il faut savoir que la jalousie est une réaction naturelle. Il n'y a aucune possibilité de l'éviter complètement lorsqu'un nouveau membre vient agrandir la famille, alors mieux vaut s'y préparer.
Il faut aider l'aîné à faire face à ses émotions intenses et à les maîtriser pour qu'il reste raisonnablement heureux. Ne vous attendez pas à ce qu'il aime le bébé de la même façon que vous, et ne le forcez surtout pas à manifester de l'affection. S'il veut embrasser le bébé, tant mieux ; dans le cas contraire, cela n'a pas d'importance.
Certains parents croient que leur enfant n'est pas jaloux, sans doute parce qu'il a compris qu'il ne devait pas révéler son sentiment et se sent coupable de l'éprouver. La jalousie se traduit souvent par un comportement agressif envers le bébé. Après tout, aux yeux du grand, le bébé se conduit "mal" ; il pleure, hurle même, et malgré cela vous lui accordez votre attention et votre amour. Pendant un certain temps, il est possible que l'enfant régresse (sur le plan de la propreté par exemple), en partie parce qu'il est anxieux, et en partie parce qu'il pense qu'en agissant comme le bébé, il retrouvera le chemin de votre cœur.
Un jeune enfant s'exprime de façon très directe et simple, et vous dira par exemple : « Méchant bébé » ou « jeter bébé ». Ne soyez pas choquée, c'est une réaction saine qui vous permet d'en parler avec lui et de lui montrer que vous le comprenez. Par contre, un enfant plus grand aura tendance à cacher ce qu'il ressent. Il faut lui expliquer que ce n'est pas mal de penser ainsi, alors qu'un geste agressif envers le bébé peut blesser celui-ci. Essayez de l'encourager à vous aider, et à adopter une attitude plus protectrice envers le bébé.
Grandir ensemble
Très certainement, vos enfants s'apprécient et seront de bons amis en grandissant, mais vous ne pourrez en aucun cas forcer cette entente. Le minimum est qu'ils se respectent et se tolèrent mutuellement. Aidez-les en leur montrant que vous les aimez individuellement et que vous ne les mettez pas dans le même panier sous l'appellation « mes enfants ».
De plus, évitez de les comparer, ce qui peut avoir pour effet de créer une rivalité. Essayez d'être juste et satisfaites les besoins de chacun dans la mesure du possible.
Empêchez le bébé d'interférer dans les jeux du grand et vice versa, l'aîné ne doit pas brimer le cadet. Pendant leur croissance, continuez à attribuer une attention particulière à chacun, et séparez-les de temps à autre : l'un rendra visite aux grands-parents, pendant que l'autre sera chez un ami.
Le temps des vacances
Un tout petit enfant peut être assez exigeant pendant les vacances, choisissez donc un endroit où il pourra faire beaucoup de choses sans trop de restriction. Si vous insistez pour qu'il soit sage et reste tranquille, ce sera épuisant pour tout le monde. Cela veut dire également que l'endroit doit être assez sûr, car son sens de l'aventure l'entraînera vers des dangers auxquels vous n'auriez pas pensé.
Attention également à la fatigue : si vous n'y veillez, il continuera à jouer jusqu'à épuisement et sera trop énervé pour s'endormir.
Le petit enfant est particulièrement pénible en voiture. Le bercement du véhicule ne l'endort plus et son attention ne peut se fixer longtemps sur quelque chose. Prenez un sac renfermant de nombreux trésors que vous sortirez un à un. N'épuisez pas toutes vos idées de distractions au début du voyage, sinon vous n'aurez plus aucun recours lorsqu'il commencera à être fatigué.
Emportez des aliments faciles à manger : des fruits, des gâteaux, du fromage, et lorsqu'il aura soif, donnez-lui un peu à boire en lui reprenant le verre dès qu'il a fini afin d'éviter les catastrophes. N'oubliez pas des serviettes humidifiées, un rouleau « d'essuie-tout », ainsi que son pot, qui peuvent être utiles.
Il est essentiel de s'arrêter souvent avec des petits, car ils ont besoin de se dégourdir les jambes. Certaines aires de repos sur l'autoroute sont équipées d'un terrain de jeux qui leur permet de se dépenser un moment.
Son deuxième anniversaire
Il est difficile de « garder le contrôle » d'une pièce remplie de tout petits. L'idéal est un maximum de trois, mais si vous devez en inviter davantage, demandez à certains parents d'être présents. Même alors cela ne garantit pas le succès de son anniversaire ; c'est seulement à partir de l'année suivante que les jeux en groupe commenceront à prendre de l'importance.